Politique

Washington nie le transfert de l’uranium enrichi iranien avant la frappe américaine


Rafael Grossi confirme que l’AIEA n’est plus en mesure de surveiller l’uranium enrichi depuis le début des hostilités.

Mercredi, la Maison Blanche a affirmé qu’aucun transfert de l’uranium hautement enrichi détenu par l’Iran n’a eu lieu avant les frappes militaires menées par les États-Unis contre trois sites nucléaires iraniens, alors que la polémique enfle autour de l’efficacité réelle de cette attaque, jugée comme l’une des plus opaques.

Le président Donald Trump a vivement critiqué les médias américains pour avoir publié un rapport classifié des services de renseignement américains remettant en question les résultats de ces frappes menées en soutien à Israël. Les cibles incluaient les sites nucléaires de Fordo (au sud de Téhéran), Natanz et Ispahan (au centre du pays).

Depuis ces frappes ciblées, Trump n’a cessé d’affirmer que les installations nucléaires iraniennes ont été entièrement détruites.

Cependant, certains experts ont suggéré que l’Iran aurait pu anticiper l’attaque en vidant ces installations de leur stock de 400 kilogrammes d’uranium enrichi à 60 %.

Interrogée mercredi par Fox News, la porte-parole de la Maison Blanche, Caroline Leavitt, a déclaré : « Nous n’avons reçu aucune preuve que l’uranium hautement enrichi ait été déplacé avant les frappes ».
Elle a qualifié les informations contraires de « rapports erronés ».

Elle a ajouté que les matériaux présents sur les sites étaient désormais ensevelis sous les décombres, preuve selon elle du succès des frappes du samedi soir.

De son côté, John Ratcliffe, directeur de la CIA, a affirmé mercredi dans un communiqué que, selon des informations fiables, le programme nucléaire iranien a été sérieusement endommagé par les frappes récentes.

« Ces données proviennent de sources historiquement fiables et indiquent que plusieurs installations clés ont été détruites. Leur reconstruction pourrait prendre des années », a-t-il précisé.

L’Iran a reconnu mercredi que ses installations nucléaires avaient subi des dommages importants à la suite des frappes israéliennes et américaines au cours d’un conflit de 12 jours.

Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaeil Baghaei, a déclaré à Al Jazeera English que les frappes avaient causé de graves dégâts : « Nos installations nucléaires ont été lourdement endommagées, c’est un fait. Elles ont été prises pour cible à plusieurs reprises par les agresseurs israéliens et américains », a-t-il dit, bien que certains analystes considèrent ces propos comme une tactique de diversion.

De son côté, le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique, Rafael Grossi, a affirmé sur France 2 :« Depuis le début des combats, l’agence n’est plus en mesure de surveiller le stock d’uranium enrichi. Je ne veux pas donner l’impression qu’il a été volé ou dissimulé. »

Un document confidentiel révélé mardi par CNN indiquait que les frappes américaines n’auraient que retardé de quelques mois le programme nucléaire iranien, sans le détruire complètement, en contradiction avec les affirmations répétées de Trump.

La fuite de ce rapport a provoqué la colère de l’ancien président républicain, qui a annoncé que le ministre de la Défense, Pete Hegseth, tiendrait une conférence de presse jeudi à 8h du matin (12h GMT) « pour défendre l’honneur de nos pilotes américains exceptionnels ».

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