Washington exhorte les entreprises américaines à investir dans le Sahara marocain

Le vice-secrétaire d’État américain a réaffirmé, lors de sa rencontre avec le ministre marocain des Affaires étrangères, la solidité des relations bilatérales avec Rabat et la nécessité de leur donner une traduction économique concrète.
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Christopher Landau, vice-secrétaire d’État américain, a déclaré jeudi que les États-Unis soutenaient les investissements dans le Sahara marocain, où Rabat poursuit le développement de ses infrastructures afin d’attirer les capitaux étrangers. Cette stratégie s’inscrit dans une vision globale visant à transformer la région en un pôle économique et de développement, à travers la signature de multiples accords internationaux.
Alors que le conflit reste gelé depuis de longues années, le Maroc, qui considère la région comme partie intégrante de son territoire, se trouve face au Front Polisario, soutenu par l’Algérie. Toutefois, Rabat a engrangé, au cours des dernières années, plusieurs succès diplomatiques notables, notamment la reconnaissance par de nombreux pays — dont les États-Unis sous l’administration de Donald Trump — de son initiative d’autonomie et de sa souveraineté sur le Sahara.
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Sur la plateforme X, Landau a écrit, après son entretien avec le ministre marocain Nasser Bourita :« Nous soutiendrons les entreprises américaines qui souhaitent investir et faire des affaires dans tout le Maroc, y compris dans le Sahara marocain. »
Le Maroc bénéficie d’un accord de libre-échange avec les États-Unis. Sous l’administration Trump, Rabat a profité d’un taux douanier minimal de 10 % sur les tarifs « anti-dumping », ce qui illustre la solidité des liens économiques entre Washington et Rabat. Les deux pays sont également liés par d’importants accords de défense, et les manœuvres militaires « African Lion » se tiennent régulièrement au Maroc avec la participation de l’armée américaine.
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En août dernier, une délégation du Congrès américain a visité Rabat et réitéré son soutien à la marocanité du Sahara. Le républicain Mike Lawler avait alors déclaré que la reconnaissance américaine de la souveraineté marocaine constituait une base solide pour renforcer les investissements dans les provinces du Sud, reflétant la volonté des États-Unis de transformer ce dossier en un levier économique et stratégique. De son côté, le démocrate Ritchie Torres avait souligné l’importance géostratégique du Maroc, situé au carrefour de l’Europe, du Moyen-Orient et de l’Afrique, le qualifiant de partenaire stratégique privilégié de Washington en Afrique du Nord.
Rabat a multiplié, ces dernières années, ses investissements dans le Sahara marocain, en particulier dans les infrastructures routières, les énergies renouvelables, l’exploitation du phosphate et la construction d’un port d’un milliard de dollars. Plusieurs rapports internationaux ont salué ces projets qui s’inscrivent dans une stratégie globale visant à faire de la région un pôle de développement.
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Pour de nombreux observateurs, l’accumulation des soutiens internationaux, en particulier celui des États-Unis, témoigne d’une conviction grandissante que les options de sécession ou de statu quo appartiennent désormais au passé. L’autonomie est perçue comme la seule solution réaliste et pragmatique, car elle combine stabilité politique et développement économique, tout en garantissant aux habitants du Sud l’exercice de leurs droits dans le cadre de la pleine souveraineté marocaine.
Le gouvernement marocain estime que le renforcement du développement économique à travers l’encouragement des investissements étrangers, en particulier américains, dans le Sahara, consolidera ses efforts politiques et confirmera le sérieux de son initiative d’autonomie, offrant ainsi aux populations locales davantage d’espoir et de perspectives.
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En juillet dernier, Donald Trump avait réitéré son soutien à la souveraineté du Maroc sur le Sahara, affirmant que le plan d’autonomie marocain constituait la seule solution, soulignant ainsi la constance de la position américaine, indépendante des changements politiques internes.
Dans le sillage de Washington, plusieurs pays occidentaux ont adopté une position similaire. La France a franchi le pas en reconnaissant la souveraineté marocaine et en ouvrant la voie aux investissements, tandis que le Royaume-Uni est devenu en juin dernier le troisième membre permanent du Conseil de sécurité à soutenir le plan d’autonomie.
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Ces avancées diplomatiques inédites ont provoqué la colère de l’Algérie et du Polisario, entraînant des tensions avec des pays comme la France et l’Espagne. Toutefois, ces désaccords n’ont pas modifié les positions internationales et ont plutôt contribué à isoler davantage Alger.
L’ONU considère le conflit comme « de basse intensité » et continue d’exhorter les parties à négocier en vue d’une solution politique mutuellement acceptable.