L'Europe

Une prise de conscience européenne sur le dossier des Frères musulmans : sept pays sur la voie de la lutte


Au cœur de l’Europe, l’inquiétude grandit face à un réseau transnational que certains gouvernements considèrent comme une menace silencieuse s’infiltrant profondément dans les sociétés.

Il s’agit de l’organisation terroriste des Frères musulmans, qui a tissé ses liens pendant des décennies au sein des communautés européennes, exploitant des stratégies d’infiltration discrète et de dissimulation pour consolider sa présence. Mais il semble que la situation soit en train de se retourner contre elle.

La Suisse et l’Allemagne sont les derniers pays européens où des responsables politiques ont exprimé leurs craintes concernant l’influence et l’expansion de cette organisation, après que la France a entamé un processus de lutte contre ses structures et ses relais.

En Suisse, ces dernières semaines, la femme politique de premier plan Jacqueline de Quattro a réclamé une enquête similaire à celle menée en France sur la menace que représentent les Frères musulmans. Aux côtés d’un large groupe de parlementaires suisses, elle a demandé un examen officiel approfondi afin de documenter l’existence, la structure, l’impact idéologique et social de ces réseaux, ainsi que leur compatibilité – ou incompatibilité – avec les principes constitutionnels suisses.

Pour De Quattro et son coalition politique, une telle enquête fournirait une base solide pour adopter des mesures cohérentes et proportionnées afin de contrer la menace.

En Allemagne, le groupe pourrait bientôt subir un coup majeur, alors que le gouvernement prépare l’un de ses engagements clés inscrits dans l’accord de coalition : l’élaboration d’un plan d’action fédéral contre l’islam politique. Selon des sources, ce plan abordera tous les aspects du phénomène, du financement à la propagande et au recrutement, en passant par les partenariats avec les institutions publiques dans les domaines de l’éducation et de la culture.

Le secrétaire d’État au ministère fédéral de l’Intérieur, Christoph de Vries, a exprimé son espoir que le processus de mise en place du plan fédéral commence à l’automne. Le spécialiste de la sécurité Mustafa Ammar a, pour sa part, averti que l’Allemagne avait commis une erreur grave en laissant croître ces idéologies, affirmant que les services de renseignement fédéraux considèrent les Frères musulmans comme « plus dangereux que Daech ».

En France, l’été a été marqué par la publication d’une enquête détaillée et par la volonté du président Emmanuel Macron de légiférer pour limiter l’influence des Frères musulmans et de l’islam politique. L’enquête a identifié l’Union des musulmans de France comme acteur principal du groupe, contrôlant 139 lieux de culte, 280 associations et 21 écoles. Les mesures adoptées incluent l’élargissement des pouvoirs administratifs de dissolution, le gel des avoirs, et la révision des programmes d’enseignement des langues étrangères.

Un rapport de l’Université George Washington a mis en évidence des inquiétudes similaires dans sept pays européens : Autriche, Belgique, France, Allemagne, Pays-Bas, Espagne et Suède. Les services de renseignement y partagent une vision très négative de l’organisation, pointant une « vaste et sophistiquée » structure opérant secrètement à l’échelle nationale et européenne.

L’Autriche a, dès 2020, lancé une offensive contre les réseaux des Frères musulmans, tandis qu’en Belgique, des révélations récentes montrent qu’un organisme lié au groupe aurait perçu 300 000 euros de fonds publics malgré les alertes des services de renseignement. Le député Denis Ducarme a dénoncé une faille grave touchant à la sécurité nationale et demandé une commission d’enquête parlementaire.

 

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