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Une phase sans frères – L’heure décisive de la Constitution tunisienne


Quelques heures avant la présentation du nouveau projet de constitution au référendum organisé à l’étranger ce samedi, la Tunisie se prépare à une nouvelle phase, libre des Frères musulmans.

Une nouvelle constitution, qui doit être organisée le 25 Juillet en Tunisie, met fin à une période noire dans l’histoire tunisienne et ferme la porte aux corrompus, voleurs et terroristes.

Le nouveau projet, qui doit être voté par les Tunisiens, comporte 142 articles et confère de larges pouvoirs au chef de l’État, contrairement à la Constitution de 2014 qui prévoyait un régime semi-parlementaire hybride au service des intérêts des Frères musulmans et des Corrompus.

Le 30 Juin dernier, le nouveau projet de constitution a été publié au Journal Officiel pour être amendé le 9 Juillet, après que le président tunisien Kaïs Saïed ait reconnu que l’ancienne version contenait une série d’erreurs de forme qui devaient être corrigées.

Nouvelle Constitution

Le secrétaire général du Mouvement du peuple, Zouhair Maghzaoui, a déclaré que « le référendum du 25 juillet marquera la fermeture de l’arc de l’Islam politique et de l’organisation des Frères en Tunisie et mettra fin au dernier régime décoratif noir qui a fait des ravages dans le pays et ébranlé les intérêts des Tunisiens ».

Maghzaoui a considéré que le nouveau projet de constitution parlait du Haut Conseil pour l’éducation, les droits et les libertés, ainsi que de l’identité arabo-musulmane de la Tunisie et établissait un lien entre la démocratie politique et la démocratie sociale.

Il a appelé à un vote affirmatif pour mettre fin à la décennie des Frères musulmans et ouvrir de nouvelles perspectives au peuple et à l’État, expliquant que la Constitution peut être adoptée dans un premier temps et modifiée par la suite par un Parlement qui sera créé après les élections législatives du 17 Décembre prochain.

De son côté, le secrétaire général du mouvement tunisien Abid Briki appelle les Tunisiens à participer activement au vote « Oui » du projet de constitution qui a lieu le 25 Juillet.

Briki a expliqué que cette nouvelle constitution représente la phase cruciale de l’histoire tunisienne et qu’elle institue un État souverain et démocratique qui garantit les dimensions politiques et sociales et met fin à la mafia, à la corruption politique et financière et au terrorisme.

La nouvelle Constitution garantit les libertés, le droit de manifester et l’organisation des partis, des syndicats et des associations, établit la justice sociale, résiste à l’évasion fiscale et ferme la porte à l’islam politique.

Ne soulève pas d’inquiétudes

Le professeur de droit constitutionnel tunisien Ziyad Al Qassemi, quant à lui, a déclaré que la nouvelle Constitution ne suscite pas autant de préoccupations que l’ont fait remarquer certains partis et organisations après avoir maintenu les acquis de la Constitution de 2014 et garanti les libertés.

Al Qassemi a affirmé que les amendements constitutionnels apportés par Kaïs Saïed au projet de constitution clarifiaient les chapitres qui avaient suscité la controverse des Tunisiens et avec lesquels il avait eu une réaction favorable,

Il a rappelé qu’en ce qui concerne le chapitre V controversé sur les buts de l’Islam, qui avait suscité des craintes au sujet des forces progressistes, M. Al Qassemi a déclaré que l’État était devenu la seule personne habilitée à pratiquer la religion, ce qui faisait obstacle aux autres médias qui employaient la religion dans la politique, en premier lieu les partis et les associations, comme la Tunisie l’avait fait ces dernières années.

Amendements constitutionnels

La nouvelle version contenait un amendement comprenant plusieurs chapitres, dont le chapitre V controversé sur les buts de l’Islam, qui stipulait que « la Tunisie fait partie de la communauté des musulmans et que seul l’État, dans un système démocratique, doit œuvrer à la réalisation des objectifs de l’Islam en matière de préservation de la personne, de l’offre, de l’argent, de la religion et de liberté ».

L’un des chapitres controversés est celui des droits et libertés, qui a lui-même été modifié, la première édition du 30 Juin dernier stipulant que les restrictions aux droits et libertés garantis par la Constitution ne sont prévues que par une loi et sont exigées par la défense nationale, la sécurité publique, la santé ou la protection des droits d’autrui ou de la morale publique.

La version modifiée stipule que les restrictions aux droits et libertés garantis par la présente Constitution ne peuvent être établies que par une loi et dans le respect d’un régime démocratique et dans le but de protéger les droits d’autrui ou les exigences de la sécurité publique, de la défense nationale ou de la santé publique.

En ce qui concerne le chapitre relatif à l’entrée en vigueur de la Constitution, la version précédente stipulait que la Constitution entrerait en vigueur à compter de la date de la déclaration finale du résultat du référendum par l’Organe suprême indépendant pour les élections.

Toutefois, la version modifiée prévoit que les travaux sur le plan législatif se poursuivront en vertu du décret présidentiel no 117 du 22 Septembre 2021 relatif aux mesures extraordinaires jusqu’à ce que l’Assemblée des représentants du peuple ait pris ses fonctions après l’organisation des élections de ses membres.

En ce qui concerne le chapitre relatif à l’élection du Président de la République, la première édition stipule que le Président de la République est élu pour cinq ans au suffrage universel, libre, direct et secret, au cours des trois derniers mois du mandat présidentiel.

Si les élections ne peuvent pas se tenir à temps en raison d’une guerre ou d’une menace imminente, la durée du mandat présidentiel est prorogée par la loi jusqu’à ce que les raisons qui l’ont retardé disparaissent. Le Président de la République ne peut renouveler sa candidature qu’une seule fois.

La version modifiée stipule que le Président de la République est élu pour cinq ans au suffrage universel direct, libre, direct et secret au cours des trois derniers mois du mandat présidentiel et à la majorité absolue des voix autorisées.

Le candidat ou le candidat doit être élu par un certain nombre de membres des assemblées élues ou par les électeurs, conformément aux dispositions de la loi électorale.

Aucun candidat n’ayant obtenu la majorité absolue à la première session, une deuxième session est organisée au cours des deux semaines qui suivent l’annonce des résultats définitifs de la première session et les deux candidats ayant obtenu le plus grand nombre de voix au premier tour se présentent pour la deuxième session.

Si l’un des candidats décède lors du premier tour ou si l’un des candidats décède lors du deuxième tour, la présentation de la candidature est rouverte et les dates de l’élection sont fixées au plus tard quarante-cinq jours. Le retrait n’est prévu ni à la première session ni à la deuxième.

Si les élections ne peuvent pas se tenir à temps en raison d’une guerre ou d’une menace imminente, la durée du mandat présidentiel est prorogée par la loi jusqu’à ce que les raisons qui l’ont retardé disparaissent. La présidence de la République ne peut pas avoir plus de deux sessions entières, séparées ou consécutives.

En cas de démission, le mandat présidentiel est considéré comme complet.

Neuf millions, 278 000 et 541 électeurs tunisiens, dont 348 000 et 876 électeurs, ont été inscrits à l’étranger. Les Tunisiens voteront pour ou contre ce projet (« oui » ou « non »), les deux prochains mois.

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