Politique

Kaïs Saïed commente l’identité religieuse de la Tunisie, qu’a-t-il dit ?


Environ deux semaines après le débat sur l’abolition de l’identité religieuse de la Tunisie dans la nouvelle constitution, le président tunisien Kaïs Saïed sort de son silence en commentant l’abolition de l’expression « la Tunisie est un État religieux de l’islam ».

La radio tunisienne Mosaïque FM a cité Saïed disant, lors de sa présence à l’aéroport international de Tunis-Carthage, qu’il faisait un premier voyage vers la Casbah sainte : Dieu a dit : « Vous êtes la meilleure communauté qu’on ait fait surgir pour les hommes », et il n’a pas dit : « Vous êtes la meilleure État qu’on ait fait surgir pour les hommes ».

Il a expliqué que « l’État est un État moral, comme une société et des institutions administratives, qui n’entreront pas dans le paradis ou l’enfer, et qu’il s’agit de l’homme seul », soulignant que l’État poursuit les buts de l’Islam et que la base juridique et les croyances sont toutes des buts.

Dans ce cadre, il a poursuivi : « Ce n’est pas le but de prier, de jeûner et de faire le pèlerinage, c’est le but de ces actes de culte », soulignant que le plus important est de ne rien associer à Dieu.

Il a dit : « Malheureusement, sous les dictatures, ils fabriquent des idoles et les vénèrent, ce qui est une sorte de honte, ils font des lances au XXIe siècle, et l’Islam en est innocent », ajoute-t-il : « Dans la prochaine constitution de la Tunisie, on ne parle pas d’un pays dont la religion est l’islam… Une nation dont la religion est l’Islam ».

Un mois après sa nomination à la tête du Comité consultatif national chargé de rédiger une nouvelle constitution, le professeur de droit Sadok Belaïd a remis hier soir au Président tunisien Kaïs Saïed le projet de constitution préparé dans le cadre du Comité consultatif national pour une nouvelle République.

Sur la base de plusieurs objections à plusieurs articles de la Constitution, notamment à ceux relatifs à l’identité religieuse de la nation tunisienne, il a souligné que « le projet de constitution n’est pas définitif et que certains de ses chapitres sont réversibles et mûrs pour la réflexion ».

Lors d’un entretien avec Euro News la semaine dernière, Belaïd a estimé que la mention de la religion au chapitre I de la Constitution n’était pas une question cruciale pour l’organisation du pouvoir dans le pays. Ce chapitre est justifié. Le déblocage du débat sous la présidence de feu Habib Bourguiba entre progressistes et conservateurs a ajouté : « La question religieuse se trouve dans la prémisse de la Constitution de 59, dans la profonde modification de la Constitution de 76 et dans la Constitution de 2014, qui met l’accent sur l’islam du peuple tunisien, et les devoirs islamiques concernent la relation de l’individu avec Dieu, et non en application du Chapitre I de la Constitution, il n’y a pas de différence entre les Tunisiens et les musulmans ».

Sadok Belaïd a démenti avoir reçu des instructions du président Kaïs Saïed concernant la suppression de la référence religieuse dans la Constitution, niant que la nouvelle constitution soit « adaptée à la taille du président ».

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