Santé

Une étude révèle que l’apnée du sommeil peut causer des troubles cognitifs


L’apnée du sommeil, également appelée syndrome d’apnées-hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS), est « un trouble de la ventilation nocturne dû à la survenue anormalement fréquente de pauses respiratoires », définit le site de l’Assurance Maladie. Ce syndrome se traduit par l’émergence d’épisodes anormalement fréquents d’interruptions ou de réductions de la respiration, durant les heures de sommeil. En France, il touche 4 % de la population et peut être à l’origine de graves problèmes de santé. Si l’on sait déjà que l’apnée du sommeil peut entraîner de l’hypertension artérielle et des problèmes cardiovasculaires, une nouvelle étude britannique révèle qu’elle peut aussi avoir des conséquences négatives sur les fonctions cognitives.

Plusieurs fonctions cognitives seraient diminuées par l’apnée du sommeil

Publiée dans la revue Frontiers in sleep, l’étude a été menée sur 27 hommes, âgés de 35 à 70 ans, récemment diagnostiqués d’une apnée du sommeil, de légère à sévère, sans aucune comorbidités. Ces individus ont été comparés à un groupe témoin composé de 7 autres hommes en bonne santé. Pendant leur sommeil, les scientifiques ont pu mesurer leurs ondes cérébrales, leurs niveaux d’oxygène dans le sang, leur fréquence cardiaque, leur respiration ainsi que les mouvements de leurs yeux et de leurs jambes.

Les chercheurs ont constaté que les personnes souffrant d’apnée du sommeil sévère avaient une vigilance réduite, une reconnaissance sociale et émotionnelle diminuée ainsi que des soucis de mémoire à court terme et de fonctionnement exécutif. Concernant ceux souffrant d’apnée du sommeil légère, les participants présentaient des difficultés cognitives moins importantes que ces derniers, mais plus lourdes que les témoins. « Cette corrélation complexe est encore mal comprise, mais il est probable qu’elle entraîne des changements neuroanatomiques et structurels généralisés dans le cerveau et des déficits cognitifs et émotionnels fonctionnels associés », a commenté la Dr. Ivana Rosenzweig, autrice principale de l’étude, neuropsychiatre et directrice du Sleep and Brain Plasticity Center au King’s College de Londres, dans un communiqué.

Apnée du sommeil : les signes qui doivent alerter

Dans une précédent entretien accordé à Femme Actuelle, le Dr Madiha Ellaffi, pneumologue allergologue, listait plusieurs signaux d’alerte de l’apnée du sommeil, comme une fatigue chronique excessive, un sommeil peu réparateur, des insomnies d’endormissement, un syndrome anxio-dépressif, des malaises à répétition non expliqués, une hypertension artérielle ou encore un diabète gestationnel. « C’est d’ailleurs souvent à la faveur d’une consultation pour une autre pathologie (fatigue chronique, troubles anxio-dépressifs, troubles pendant la grossesse ou à la ménopause) qu’il faut vérifier si des apnées et plus souvent des hypopnées du sommeil ne sont pas responsables de la maladie dont se plaint la patiente, ou susceptibles d’en aggraver les symptômes », ajoutait l’expert qui précisait que le trouble est largement sous-estimé chez les femmes.

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