Société

Une étude japonaise s’approche du mystère du ronronnement des chats


Le ronronnement des chats fascine les humains depuis des siècles. Souvent perçu comme une manifestation de bien-être, ce son grave, régulier et apaisant demeure, malgré sa familiarité, mal compris scientifiquement. Aujourd’hui, une étude menée par des chercheurs japonais, en collaboration avec des scientifiques autrichiens de l’Université de Vienne, semble se rapprocher de la résolution de ce mystère biologique.

Un phénomène vocal atypique

Le ronronnement est une vibration sonore de très basse fréquence, généralement comprise entre 20 et 30 hertz. Produire un tel son est particulièrement inhabituel pour un animal aussi petit qu’un chat domestique, car ce type de fréquence est en principe réservé à des créatures dotées d’un appareil vocal plus large et plus dense.

Percée scientifique : le rôle du larynx

L’équipe du professeur Christian Herbst, à l’Université de Vienne, a réussi à reproduire un ronronnement en stimulant le larynx de chats décédés avec un simple flux d’air, sans activation musculaire. Cette expérience prouve que le ronronnement peut, dans certaines conditions, être un phénomène passif.

Les chercheurs ont aussi découvert une structure inédite dans le larynx : des coussinets fibreux insérés dans les cordes vocales, qui augmentent la masse et la rigidité des tissus. Cette modification anatomique permet des vibrations lentes compatibles avec les fréquences du ronronnement. Le mécanisme est comparable à ce qu’on appelle chez l’humain le « vocal fry », une modalité vocale grave et craquante.

Le Japon et l’intérêt pour le ronronnement

Au Japon, le ronronnement est depuis longtemps considéré comme un vecteur de bien-être émotionnel. Il est au cœur de la « ronronthérapie », pratiquée dans des cafés à chats ou même dans certains bureaux d’entreprise, où le contact avec les chats est perçu comme apaisant et bénéfique pour la santé mentale.

Même si les preuves scientifiques restent limitées, de nombreux Japonais affirment ressentir une réduction du stress et de l’anxiété après avoir passé du temps avec un chat qui ronronne.

Une fonction thérapeutique chez les chats ?

Certaines études avancent que les vibrations du ronronnement pourraient aussi jouer un rôle d’auto-réparation chez le chat lui-même. Les basses fréquences produites pourraient favoriser la régénération osseuse, renforcer les muscles, accélérer la guérison de blessures et réduire la douleur. Ces hypothèses restent à valider par des recherches approfondies, mais elles sont prometteuses en médecine vétérinaire.

Une compréhension élargie du phénomène

Ces nouvelles découvertes remettent en question l’idée selon laquelle le ronronnement serait uniquement un acte volontaire lié à l’émotion. La possibilité d’un mécanisme passif combiné à un contrôle partiel par le système nerveux invite à repenser notre compréhension du comportement félin.

Le ronronnement, loin d’être un simple signe d’affection ou de détente, apparaît comme un phénomène vocal complexe, issu d’une évolution anatomique sophistiquée. L’étude japonaise et les travaux européens ouvrent la voie à une meilleure compréhension de la communication animale et de son impact sur la santé.

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