Politique

Une dirigeante des Frères musulmans soudanais flatte Hemeti… Que dit-elle et quelles sont les implications de ses déclarations ?


La dirigeante du groupe des Frères musulmans au Soudan et membre du Conseil consultatif du mouvement islamique, Sana Hamad Al-Awad, a provoqué de vives réactions en parlant de la possibilité de négocier avec le chef des Forces de soutien rapide, Mohamed Hamdan Dogolo, surnommé Hemeti. Beaucoup ont estimé que l’invitation du groupe survient après les défaites subies par l’armée, après la destruction du pays et le déplacement de millions de ses habitants.

Selon le journal soudanais « Al-Taghyeer », Al-Awad s’est efforcée de donner une dimension religieuse à la rencontre des Frères musulmans avec Hemeti en déclarant qu’ils sont « scripturaires », c’est-à-dire qu’ils disposent d’un texte coranique qui légitime leur rencontre avec lui. Elle a réprimandé Hemeti avec beaucoup de politesse en disant : « Tu n’es pas l’homme que nous connaissions », selon la rédactrice en chef du journal « Al-Taghyeer », Rasha Awad.

Des militants ont indiqué qu’en ce moment, le groupe qui a déclenché la guerre commence à parler de négociations de paix, ce qui montre sa situation précaire sur le terrain. Ils se demandent quand Hemeti acceptera de s’asseoir avec eux pour mettre fin à la guerre.

Beaucoup considèrent que ces déclarations sont des preuves irréfutables que cette guerre vise principalement la « révolution de décembre et ses objectifs et valeurs », et qu’elle a pour but de déraciner la transition démocratique et les forces civiles afin de revenir à la dictature militaire, que ce soit en coopération avec l’armée ou avec les Forces de soutien rapide.

Les militants ont exprimé leur colère après qu’Al-Awad a déclaré qu’ils ne s’assiéront pas avec « Progress », affirmant que la formation des Forces de soutien rapide était une décision politique et militaire prise par le régime des Kizans (Frères musulmans).

Les militants ont affirmé que les déclarations des Frères musulmans démontrent une impudence et un mépris des esprits des Soudanais, et que leur différend avec les Forces de soutien rapide ne tient pas au fait qu’il s’agit d’une milice parallèle à l’armée. En effet, ils continuent de former des milices comme la brigade Al-Bara ibn Malik, et s’allient avec des milices comme les mouvements de Minawi et Jibril. Le différend porte plutôt sur le pouvoir, et il pourrait se terminer par un accord de partage du pouvoir entre eux, sans consolation pour les morts, les blessés, les disparus et les déplacés, selon Rasha Al-Awad.

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