Une Dernière Carte Face à l’Isolement : Les Houthis S’appuient sur la « Conférence de Sanaa »
Après sept années marquées par l’élimination de leur leader et l’exécution ou l’enlèvement de cadres, les Houthis reviennent avec un nouveau plan visant à absorber ce qui reste du Parti du Congrès – branche de Sanaa.
-
« Les cloches de Damas » effraient les Houthis : les appels au Yémen se multiplient pour « déraciner les milices »
-
Houthis et Al-Qaïda : un sombre bilan de violations des droits des Yéménites
Les milices houthis n’ont jamais cessé de comploter contre le Parti du Congrès Populaire Général depuis l’assassinat de son chef, le président défunt Ali Abdullah Saleh, en décembre 2017. Elles ont confisqué ses biens, exécuté ou enlevé ses cadres, et plus récemment, elles tentent de séduire les dirigeants restants pour les entraîner dans leurs guerres et prolonger la durée de leur coup d’État.
En voyant leurs alliés iraniens dans la région s’effondrer, les milices houthis, conscientes de leur fin imminente, ont adopté une stratégie « perdants tous ensemble ». Elles proposent au Parti du Congrès des offres en apparence séduisantes, mais qui, en réalité, visent à l’exploiter comme bouclier pour éviter leur effondrement interne.
-
L’écho de Damas atteint Sanaa : précautions houthis par crainte de la « spirale de la chute »
-
« Tableau d’honneur » : Une chaîne humaine au Yémen immortalise les victimes des Houthis
Couverture et Chantage
Selon des sources politiques de haut niveau à Sanaa, le leader des Houthis, Abdelmalik al-Houthi, a ordonné à certains de ses cadres de contacter les dirigeants du Parti du Congrès – branche de Sanaa – en leur proposant une série d’incitations pour sauver la milice et briser l’isolement international auquel elle est confrontée.
Ces sources révèlent que « l’offre des Houthis inclut cinq points principaux, notamment la libération des membres du Congrès détenus dans leurs prisons secrètes », une tentative de troquer les prisonniers du parti contre leur coopération.
-
Les Houthis sur la liste du terrorisme canadienne : Conséquences et perspectives
-
Échec des Houthis à recruter des officiers de l’armée qui refusent de les rejoindre : quel rôle joue le Hezbollah ?
Le deuxième point concerne la réintégration de certains officiers de l’armée loyale à l’ancien président Ali Abdullah Saleh dans des postes de sécurité ou sur les lignes de front.
En outre, les milices ont demandé au Parti du Congrès de Sanaa de proposer des noms pour rétablir une alliance fictive entre les deux parties, afin de prolonger leur guerre dévastatrice.
Parmi les autres incitations, les Houthis promettent un soutien financier mensuel pour réactiver les branches du parti à Sanaa et dans les gouvernorats, un geste qui dévoile leur intention d’utiliser le parti comme couverture politique.
-
Avec un drone iranien… une massacre atroce perpétré par les Houthis à Taëz
-
Un analyste yéménite révèle les crimes continus des Houthis contre le peuple de Taëz
Un autre point inclut l’arrêt des campagnes médiatiques visant Ali Abdullah Saleh et le Parti du Congrès. Enfin, les Houthis proposent de restituer progressivement les biens du parti sur une période d’un an, en contrepartie de l’engagement du Congrès à mobiliser la population contre toute offensive militaire dirigée contre les Houthis.
Isolement Local et International
Un responsable du Parti du Congrès a tourné en dérision ces propositions, les qualifiant de piège tendu par les Houthis pour trouver un partenaire à leurs plans, alors qu’ils souffrent d’un isolement local et international.
-
Les Houthis intensifient leur hostilité envers Israël, tandis que l’Occident riposte avec des frappes sévères – Détails
-
Waddah Bin Attia : La communauté internationale doit exercer davantage de pression sur les milices houthis
Les milices houthis, conscientes de leur fin inévitable, tentent de pousser le Congrès de Sanaa à se sacrifier à leurs côtés, malgré les menaces répétées contre son dirigeant Sadiq Abu Ras, semblables à celles proférées contre le défunt Ali Abdullah Saleh.
Depuis 2017, les Houthis ont arrêté plus de 50 cadres du Congrès, dont 10 membres du comité permanent du parti, et ont placé les dirigeants de premier et deuxième rang en résidence surveillée avec leurs familles.
Ce nouveau plan s’inscrit dans une série de mesures houthis, incluant l’achat de loyautés tribales, la prise d’otages parmi les fils des chefs tribaux, et l’imposition d’un état d’urgence tacite, renforçant ainsi leur emprise sur les populations locales.