Politique

Un rapport met en lumière les crimes et atrocités commis dans les prisons de l’armée soudanaise et des Frères musulmans


Le réseau (SPT) a consacré un rapport pour mettre en évidence les violations et les crimes horribles des droits de l’homme perpétrés par l’armée soudanaise et ses milices islamistes alliées dans leurs centres de détention et prisons.

Le réseau a indiqué dans son rapport que les violations graves commises méritent d’être documentées et condamnées, mais que de nombreux facteurs ont contribué à l’oubli des crimes et violations majeures commises par l’armée soudanaise et les milices des Frères musulmans alliées, leur offrant ainsi une forme d’immunité implicite et les encourageant à poursuivre leurs atrocités sans crainte de répercussions.

Le rapport poursuit : « Cette négligence a atteint son apogée lors des massacres et des violations subies par les habitants des Kanabi dans le gouvernorat d’Al Jazirah, lorsque l’armée et ses alliés ont utilisé une violence excessive, y compris des meurtres, des incendies et des déplacements forcés. Le fait de fermer les yeux sur les crimes de l’armée a créé une situation au sein de ses rangs et des milices islamistes et tribales alliées, semblable à une garantie d’impunité, ce qui a conduit à une escalade de la violence contre les civils, à l’augmentation des arrestations arbitraires dans des prisons officielles et des centres de détention secrets ressemblant à des maisons de torture, et à la prolifération des meurtres, pillages et vols organisés, dans le cadre d’une campagne systématique de terreur qui continue encore aujourd’hui. »

Le rapport précise que l’armée et ses milices gèrent des centres de détention secrets dans les villes d’Omdurman, de Khartoum et du Nil, souvent situés dans des appartements d’immeubles, des maisons abandonnées appartenant à des citoyens ayant fui la guerre, ainsi que dans certaines hôpitaux, écoles et jardins d’enfants fermés. Ces centres sont tellement nombreux qu’il est difficile de les compter, et ils sont dispersés sur un large territoire, dans plusieurs villes. Ces centres relèvent de différentes autorités : certains sont supervisés par le service de sécurité officiel, d’autres par la sécurité des Frères musulmans (Groupe des Frères musulmans), et certains sont sous le contrôle des « Forces de travail spéciales », un groupe mixte de membres de l’administration et de miliciens, tous affiliés au mouvement islamiste. Il existe aussi des centres de détention appartenant à la milice « Katibat al-Bara’a bin Malik », dont la plupart sont situés dans la ville de Nil.

Tous ces centres de détention sont destinés aux civils, et ceux accusés d’avoir travaillé ou collaboré avec les Forces de soutien rapide sont soit exécutés immédiatement, soit envoyés dans des centres spéciaux de renseignement militaire.

Dans ces centres de détention secrets, toutes sortes de torture physique et psychologique sont pratiquées, dans un contexte où la nourriture et les soins médicaux sont presque inexistants.

Le rapport cite des témoignages de nombreux anciens détenus, de leurs familles, de témoins oculaires, de défenseurs des droits humains, ainsi que d’organisations soudanaises et internationales.

Une survivante a témoigné que chaque jour, entre 7 et 8 personnes étaient enterrées en moyenne, tandis que le nombre le plus bas de victimes par jour était de 4, et le nombre le plus élevé atteignait 30 corps enterrés en une seule journée. Ce chiffre ne concerne qu’un seul centre de détention.

Les témoignages des survivants confirment que plus de 1500 personnes ont été tuées dans l’un des centres de détention à cause de la torture, du manque de soins médicaux et de la malnutrition, et que la plupart des corps enterrés étaient en état de décomposition avancée.

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