Moyen-Orient

Un Frère musulman se retourne contre le Hamas : L’attaque du 7 octobre est une erreur catastrophique


La position de l’organisation des Frères musulmans vis-à-vis du Hamas et d’autres factions palestiniennes à la suite de l’attaque du 7 octobre 2023 a été marquée par des revirements notables. Dans un premier temps, le mouvement islamiste a salué l’opération, la qualifiant d’« héroïque », sans considération pour ses conséquences dramatiques sur les civils de Gaza, ni pour son impact régional. Mais aujourd’hui, des voix influentes issues du courant frère musulman se désolidarisent de cette opération.

Parmi elles, l’intellectuel koweïtien Abdallah al-Nafisi, autrefois affilié aux Frères musulmans, a publiquement critiqué l’attaque menée par le Hamas le 7 octobre, qui a déclenché l’une des offensives les plus sanglantes de l’histoire récente du conflit à Gaza.

Dans une interview télévisée, al-Nafisi, longtemps défenseur du « choix de la résistance », a décrit l’assaut comme une « initiative individuelle » de certains commandants de terrain du Hamas, citant Yahya Sinwar, Marwan Issa et Mohammed Deif. Il a affirmé que la direction politique du mouvement n’était ni informée ni impliquée dans la décision. « Le fait que ces individus aient agi seuls a créé une réalité israélienne défavorable à notre cause », a-t-il déclaré, selon le site Akhbar24.

Ces déclarations traduisent, selon des observateurs, une volonté évidente de la mouvance islamiste de se dissocier des conséquences désastreuses de l’opération, après l’avoir encensée dans les jours qui ont suivi. Al-Nafisi lui-même avait alors qualifié le Hamas de « fierté et conscience de la nation », affirmant que « l’occupation ne peut être vaincue que par la résistance ».

Pour de nombreux analystes, ce revirement spectaculaire illustre une stratégie bien rodée des Frères musulmans : adapter leur discours aux circonstances politiques et chercher à se dégager des crises qu’ils ont contribué à provoquer ou dans lesquelles ils sont impliqués.

Dans le même esprit, Moussa Abou Marzouk, membre du bureau politique du Hamas, avait déclaré dans une interview au New York Times que, s’il avait anticipé l’ampleur du désastre provoqué par l’attaque, il ne l’aurait pas soutenue, qualifiant l’opération d’« erreur d’évaluation » ayant causé une immense souffrance à Gaza.

Ses propos ont été fermement rejetés par le Hamas, qui a affirmé qu’il ne parlait pas en son nom, bien que nombre de ses dirigeants reconnaissent en privé une grave sous-estimation de la réaction israélienne et du soutien international massif qu’Israël a obtenu après l’attaque du 7 octobre.

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