Un accord sans précédent : le Royaume‑Uni et l’Allemagne ouvrent la voie à une défense conjointe

Le Royaume‑Uni et l’Allemagne s’apprêtent à écrire une page d’histoire : ce jeudi, le Premier ministre britannique Keir Starmer accueille à Londres le chancelier allemand Friedrich Merz pour signer le plus important traité bilatéral de défense depuis 1945.
Malgré leurs appartenances politiques différentes, les deux dirigeants partagent de nombreuses convergences. Surtout, le travailliste Starmer et le conservateur Merz entendent jouer un rôle moteur dans la stratégie de défense européenne, rapporte le magazine américain Politico.
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La visite servira à finaliser un accord de coopération sécuritaire très large :
- Développement conjoint d’un nouveau système de missiles longue portée.
- Assistance réciproque en cas de menace, tout danger visant l’un des deux pays étant considéré comme une menace pour l’autre.
- Coopération renforcée en matière de technologies, d’intelligence artificielle et de projets d’infrastructure (interconnexions énergétiques en mer du Nord, projet de ligne ferroviaire directe entre l’Allemagne et le Royaume‑Uni).
La rencontre prend un relief particulier après l’annonce, cette semaine, du président américain Donald Trump en faveur d’une accélération des livraisons d’armes à l’Ukraine.
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« Frères d’armes »
Âgé d’une soixantaine d’années et issu du barreau, Friedrich Merz a pris la chancellerie avec une expérience politique relativement limitée. Comme son homologue britannique, il doit répondre à d’intenses pressions pour réduire l’immigration et a engagé une hausse inattendue des dépenses militaires face au désengagement progressif des États‑Unis vis‑à‑vis de l’Europe.
Tandis que Keir Starmer poursuit la ligne d’aide militaire massive définie par le précédent gouvernement de Londres, Merz se montre plus ferme que son prédécesseur Olaf Scholz sur le dossier ukrainien, rapprochant encore les positions britannique et allemande.
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Dès avant son arrivée à Downing Street, Starmer avait promis une alliance de défense avec Berlin et œuvré à la relance des relations avec l’Union européenne. « Pour l’Allemagne, le réchauffement entre Londres et Bruxelles ouvre des perspectives de coopération beaucoup plus étroite », souligne l’analyste Naik Hopkinson.
Les deux dirigeants se sont rencontrés à plusieurs reprises ces derniers mois, notamment lors d’un déplacement en train vers Kiev aux côtés du président français Emmanuel Macron en mai. Un conseiller de la chancellerie affirme que Merz tenait particulièrement à la présence de Starmer lors de ce voyage.
Pour Nikolai von Ondarza, de l’Institut allemand des affaires internationales et de sécurité, « Merz a la volonté claire d’intégrer le Royaume‑Uni aux initiatives de sécurité européennes ; l’ambition d’un véritable alignement stratégique est réelle ».