Turquie : Erdogan réussira-t-il à éliminer le Parti démocratique des peuples?
Le régime turc, dirigé par Recep Tayyip Erdoğan, continue d’utiliser la justice comme un bâton pour frapper ses opposants politiques, sans considération pour les droits ou les libertés, ni même pour la spécificité du système judiciaire qui est devenu un instrument de l’AKP.
Hier, le Procureur général a demandé à la Cour constitutionnelle turque d’interdire le Parti démocratique des peuples, le troisième parti le plus représenté au Parlement turc, au motif de « terrorisme », comme l’a déclaré l’Agence officielle Anadolu.
Le Procureur de la Cour de cassation, Bakr Shaheen, a accusé, le PDP, d’être associé « organiquement » au PKK, une organisation « terroriste » d’Ankara, au motif que les membres du PKK agissaient comme un bureau de recrutement des travailleurs du Kurdistan.
En échange, un porte-parole du PDP déclare à l’agence France-Presse: « Le parti a un mois pour présenter une défense orale ».
L’approbation des deux tiers des 15 membres de la Cour constitutionnelle est suffisante pour interdire le principal parti pro-kurde.
Jeudi dernier, la Cour constitutionnelle a suspendu les dotations budgétaires du PKK et a adopté la décision de rejeter le PKK à la majorité de 8 voix favorables et 7 contre.
Cette année, 539 millions de livres turques, soit 28,7 millions de dollars, devaient être versés au titre de l’aide publique au Parti démocratique des peuples, dont un tiers au 10 janvier en cours.
Une escalade sans précédent de la part du système de justice et de développement a récemment été perceptible à l’encontre de toutes les forces d’opposition, les excluant avant les élections égyptiennes, qui sont censées chasser Erdoğan et son parti.
Le Parti démocratique des peuples kurdes, avant les jours précédents, avait décidé de se présenter séparément à la table de l’opposition à six en Turquie, un pas qui pourrait déboucher sur une décision du premier tour qui gagnerait la présidence.
La coprésidente du Parti démocratique des peuples, Pervin Buldan, a déclaré que le Parti avait décidé d’annoncer son candidat à la présidence le plus tôt possible, comme l’a rapporté le journal Hürriyet.