Politique

Tunisie – Kaïs Saïed continue à faire tomber le mouvement Ennahdha


Le président tunisien poursuit ses démarches pour faire tomber le mouvement Ennahdha des frères musulmans et pour l’éloigner de toutes les institutions officielles, qu’il avait autrefois utilisées pour atteindre ses objectifs tant au niveau populaire que officiel.

Le Président tunisien Kaïs Saïed a nommé une nouvelle commission électorale, qui sera présidée par Farouk Bouaskar, dans le cadre de ses efforts pour tenir des élections honnêtes, loin de l’ancien organe du mouvement Ennahdha qui dominait le Parlement et ses décisions, comme l’a rapporté le journal officiel avant-hier.

Le décret présidentiel nommait Farouk Bouaskar Président de l’Instance suprême indépendante pour les élections, qui était auparavant Vice-Président.

Les anciens membres de la Commission, Sami Ben Salama, Mohamed Tlili Mansari, les juges Habib Rabia, Mahi Jedidi, Mali et Mahmoud al-waer, ainsi que l’ingénieur spécialisé en systèmes et en sécurité informatique Mohamed Naoufal El-Farekha, ont été nommés membres de la Commission.

Conformément au décret présidentiel, le nouvel organe se compose de sept membres, dont trois des anciens organes électoraux choisis par le Président lui-même, trois juges proposés par les conseils de la magistrature, de l’administration et des finances, ainsi qu’un ingénieur technologique proposé par le Centre national de l’information (technologie), dont le mandat est de quatre ans non renouvelable.

En réponse, le journaliste tunisien Jamal Ben Omar a déclaré : Le choix des membres de l’Assemblée nationale de transition était déjà entre les mains du Parlement, et avec les résolutions de juillet qui se fondaient sur l’article 80 de la Constitution donnant au président le pouvoir de prendre des mesures exceptionnelles et qui firent que l’Assemblée constituante fut suspendue, « la loyauté des partis corrompus qui ont gouverné le pays pendant des années est presque totale ».

Ben Omar a ajouté : « Aucun Tunisien ne doute que la Commission a subi pendant une décennie la pression et la percée des Frères Musulmans, puisque le mouvement Ennahdha contrôlait le Parlement qui choisissait ses membres ».

Il a estimé que « la décision est très importante, d’autant plus que la Commission électorale supervisera la législature prévue pour le 17 Décembre prochain », ajoutant que « le Président complète les résolutions du 25 juillet afin d’organiser des élections honnêtes et non pas sur le modèle de 2011, 2014 et 2019 ».

En effet, le président de la commission mise à feu et infiltrée par Ennahdha, Nabil Bafoune, s’indigne de son projet d’organisation d’un référendum et d’élections parlementaires cette année, affirmant qu’en l’absence d’un parlement, il existe un vide constitutionnel qui l’empêche de le faire. De nombreux observateurs estiment qu’il rejette une bonne décision concernant la dissolution du parlement, liant la tenue d’élections et de référendums au retour du parlement et à sa gestion par le mouvement Ennahdha, selon l’agence Reuters.

Ennahdha avait rejeté l’ordonnance portant modification de la commission électorale, affirmant qu’elle s’inscrivait dans le cadre de la « consécration de l’individualité ».

Afficher plus

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page