Grand Maghreb

Tunisie et l’assassinat de Brahmi : Une « ruse » des Frères Musulmans entraîne le report de l’affaire


Un nouveau développement a eu lieu dans l’affaire de l’assassinat de l’ancien député tunisien Mohamed Brahmi, dans laquelle le mouvement Ennahdha des Frères Musulmans est accusé d’être derrière l’élimination de l’opposant.

Dans une tentative de reporter toute décision susceptible de condamner les Frères Musulmans pour l’assassinat de Brahmi, plusieurs accusés ont refusé de comparaître devant la chambre criminelle. De plus, l’un des accusés, Abdelraouf Talbi, a demandé à changer d’avocat, ce qui a entraîné le report de l’affaire.

Face à ces demandes, que certains considèrent comme une « ruse des Frères Musulmans« , la chambre criminelle spécialisée dans les affaires de terrorisme du tribunal de première instance de Tunis a décidé de reporter l’affaire de l’assassinat de Mohamed Brahmi, leader du Parti Courant Populaire (nationaliste) et ancien député, tué par balles le 25 juillet 2013, au mois de novembre prochain.

Qui est Talbi ?

  • Abdelraouf Talbi est un médecin qui travaillait dans une clinique privée.
  • Il a rejoint le groupe Ansar al-Sharia en 2012.
  • Il soignait les terroristes dans le mont Chaambi.
  • Il a aidé à faire fuir l’assassin de Brahmi après l’assassinat.
  • Il a été condamné à la prison à perpétuité pour l’assassinat du politicien tunisien Chokri Belaid (assassiné le 6 février 2013).

Après avoir examiné l’état d’avancement de certaines mesures préparatoires et les demandes des différentes parties à l’affaire, la chambre a décidé de reporter l’affaire au mois de novembre prochain.

Les faits de l’assassinat

Le 25 juillet 2013, Mohamed Brahmi a été touché par 14 balles devant son domicile en banlieue de Tunis, dont 6 ont pénétré la partie supérieure de son corps et 8 ont touché sa jambe gauche, dans un incident choquant qui s’est déroulé sous les yeux de sa femme et de ses enfants.

Les tireurs circulaient à moto et ont utilisé un pistolet de calibre 9 mm. Les enquêtes ont révélé qu’il s’agissait de « terroristes » appartenant à un groupe appelé Ansar al-Sharia, interdit, à savoir Aboubakr al-Hakim et Lotfi al-Zin.

Des liens avec les Frères Musulmans

Le mouvement Ennahda des Frères Musulmans est accusé d’avoir orchestré l’assassinat de l’opposant.

Imen Gzara, membre de l’équipe de défense de Mohamed Brahmi, a déclaré que ce leader politique et Chokri Belaid « ont sauvé les Tunisiens des éléments terroristes les plus dangereux au monde ».

Elle a ajouté que « l’appareil secret du mouvement Ennahdha a planifié l’assassinat, tandis qu’Ansar al-Sharia l’a exécuté », soulignant que « des services et agences de sécurité ainsi que le système judiciaire ont été impliqués, de manière directe et indirecte, dans ces assassinats ».

Elle a également révélé « l’implication de plusieurs parties dans l’assassinat », leur imputant « la responsabilité de ne pas avoir réagi positivement à l’avertissement américain et au document des renseignements ».

Le document en question contient un avertissement de la CIA concernant un éventuel attentat contre Mohamed Brahmi, daté du 15 juillet 2013, soit seulement 10 jours avant l’assassinat de Brahmi.

L’ancien ministre tunisien de l’Intérieur, Lotfi Ben Jeddou, avait déjà reconnu que le ministère était informé à l’avance de l’assassinat de Brahmi, possédant un document émanant d’une agence de renseignement étrangère 11 jours avant l’incident.

Gzara a indiqué qu' »une accusation formelle a été portée contre 33 personnes dans l’affaire de l’appareil de sécurité secret d’Ennahdha, dont le chef du mouvement, Rached Ghannouchi, pour appartenance à une organisation terroriste ».

Elle a affirmé que « le juge d’instruction du pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme a porté 17 accusations contre 33 personnes, notamment pour appartenance à une organisation terroriste et blanchiment d’argent ».

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