Trump annonce le lancement de la deuxième phase de son plan pour mettre fin à la guerre de Gaza : trajectoire et obstacles

Le président américain Donald Trump a annoncé que la deuxième phase de son plan pour mettre fin à la guerre à Gaza avait commencé, sans toutefois en préciser le contenu.
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Deux éléments de la première phase restent à finaliser : la restitution de toutes les dépouilles des otages — en reconnaissant que l’opération pourrait prendre du temps — ainsi que la réouverture du passage de Rafah avec l’Égypte et l’acheminement d’une aide humanitaire vers Gaza, sans restrictions et en quantités massives.
Une task force internationale devrait entamer les efforts visant à localiser les corps des otages qui n’ont pas encore été rapatriés.
Alors que Trump a annoncé hier le début des négociations de mise en œuvre de la deuxième phase, il a déclaré aujourd’hui, sur sa plateforme Truth Social, que « la deuxième phase commence maintenant ».
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Les dispositions de la deuxième phase
Les étapes suivantes ont été identifiées comme des mesures postérieures à l’échange de prisonniers :
Après la libération de tous les otages, une amnistie générale est accordée aux membres du Hamas qui s’engagent à la coexistence pacifique et au renoncement aux armes, et un couloir sûr est offert à ceux qui souhaitent quitter la bande de Gaza pour des pays d’accueil.
La bande de Gaza est placée sous une gouvernance transitoire temporaire par un comité palestinien technocratique et non partisan, chargé de gérer les services publics quotidiens et les affaires municipales des habitants de Gaza.
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Ce comité est composé de Palestiniens qualifiés et d’experts internationaux, sous la supervision d’une nouvelle instance transitoire internationale appelée « Conseil de paix », présidée par le président Donald Trump et incluant d’autres chefs d’État qui seront annoncés ultérieurement, parmi lesquels l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair.
Cette instance définit le cadre général de la reconstruction de Gaza et de son financement, jusqu’à ce que l’Autorité palestinienne achève son programme de réformes tel que défini dans les propositions antérieures — y compris le plan de paix présenté par le président Trump en 2020 et la proposition saoudo-française — et puisse reprendre le contrôle de la bande de manière sûre et efficace.
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L’instance internationale appliquera les meilleures normes mondiales pour établir un système de gouvernance moderne et efficace au service des habitants de Gaza et propice à l’investissement.
Un plan de développement économique proposé par le président Trump sera mis en place pour reconstruire et relancer l’économie de Gaza, au moyen d’une équipe d’experts ayant contribué à bâtir certaines des villes les plus prospères du Moyen-Orient.
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Le plan de Trump note que de nombreux groupes internationaux de bonne foi ont présenté des propositions d’investissement réfléchies et des idées de développement innovantes ; celles-ci seront examinées pour définir le cadre adéquat en matière de sécurité et de gouvernance, afin d’attirer et de faciliter les investissements, de créer des emplois et de redonner espoir à l’avenir de Gaza.
La destruction de toutes les infrastructures militaires, terroristes et offensives — y compris tunnels et usines d’armement — est exigée, avec interdiction de les reconstruire. Le désarmement à Gaza s’effectue sous supervision d’observateurs indépendants et comprend la mise hors service définitive des armes selon un processus agréé, soutenu par un programme internationalement financé de rachat d’armes et de réinsertion, sous le contrôle desdits observateurs. La « nouvelle Gaza » s’engage pleinement à bâtir une économie florissante et à promouvoir la coexistence pacifique avec ses voisins.
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Les États-Unis travailleront avec des partenaires arabes et internationaux à la création d’une force internationale de stabilisation temporaire, déployée immédiatement à Gaza. Sa mission : former et soutenir les forces de police palestiniennes accréditées à Gaza, en concertation avec la Jordanie et l’Égypte, fortes de leur expérience en la matière.
Cette force constituera la solution de sécurité intérieure à long terme ; elle coopérera avec Israël et l’Égypte pour contribuer à la sécurisation des zones frontalières, en partenariat avec les forces de police palestiniennes nouvellement formées. Il est essentiel d’empêcher l’entrée de munitions à Gaza et de faciliter la circulation rapide et sûre des biens pour la reconstruction et la reprise économique. Les parties conviennent d’un mécanisme visant à éviter toute friction ou confrontation.
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Les défis
La deuxième phase des négociations est confrontée à deux obstacles majeurs : l’absence de feuille de route claire et l’absence d’un calendrier.
Le plan ne comporte ni étapes d’exécution détaillées ni échéances temporelles ; ces éléments semblent renvoyés aux négociations que devraient mener les garants de l’accord — États-Unis, Égypte, Qatar et Turquie.
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Le désarmement
Des différends sont à prévoir : d’un côté, le Hamas a refusé de remettre entièrement ses armes — un point explosif —, et il faut définir la nature des armes à déposer et l’entité qui en assurera la réception, qu’elle soit palestinienne, arabe ou internationale, certainement pas israélienne.
Mardi soir, Trump a déclaré aux journalistes : « Nous leur avons dit que nous voulions qu’ils se désarment ; s’ils ne le font pas, nous les désarmerons. Cela se produira rapidement, peut-être violemment. Mais ils se désarmeront, vous me suivez ? »
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Il a ajouté : « J’ai parlé au Hamas et leur ai dit : vous allez vous désarmer, n’est-ce pas ? Ils ont répondu : oui, monsieur, nous allons nous désarmer. C’est ce qu’ils m’ont dit : soit ils se désarment, soit nous les désarmerons. »
Trump faisait probablement référence à la rencontre qui s’est tenue en Égypte la semaine dernière entre une délégation du Hamas, conduite par Khalil al-Hayya, et l’envoyé américain pour le Moyen-Orient Steve Witkoff, ainsi que Jared Kushner, gendre du président.
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Le Conseil de paix
Le Hamas a également rejeté la mise sous tutelle internationale de Gaza et s’en tient au plan égyptien entériné par le sommet arabe de mars dernier, qui prévoit la création d’un organe professionnel palestinien non partisan pour administrer provisoirement Gaza.
Par ailleurs, l’Autorité palestinienne affirme que Tony Blair lui a promis un rôle spécifique à Gaza, tandis que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou répète son refus de tout rôle de l’Autorité à Gaza « au lendemain de la guerre ».
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Retrait progressif
Il faudra aussi convaincre Israël d’opérer davantage de retraits de la bande afin de permettre à toute nouvelle autorité à Gaza de lancer la reconstruction, et aux habitants de retourner chez eux, même détruits.
À l’heure actuelle, l’armée israélienne contrôle 53 % de la bande de Gaza — une emprise très large qui pèserait sur tout projet futur, y compris le déploiement d’une force internationale. On s’attend à ce que des États refusent d’envoyer des troupes tant que l’armée israélienne restera sur place.