Trois points de discorde menacent la résolution du conflit ukrainien.. des pièges qui ternissent l’optimisme
Un ton optimiste a marqué les déclarations américaines concernant les discussions visant à résoudre la guerre en Ukraine, en cours depuis février 2022, mais plusieurs obstacles demeurent.
Malgré «quelques points de désaccord restants», le président américain, Donald Trump, a salué les «progrès considérables» réalisés par son équipe pour mettre fin à la guerre.
Plus tôt, le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, avait évoqué des pourparlers «très positifs» à Genève, affirmant que «les points restants ne sont pas insolubles».
Après avoir rencontré des responsables russes, un émissaire militaire américain a déclaré que «les Ukrainiens ont accepté l’accord de paix», malgré «quelques détails mineurs à régler», selon des médias américains.
Ce ton optimiste reflète l’approche de l’administration Trump dans les négociations sensibles en cours, qui visent à élaborer une position commune américaine, ukrainienne et européenne sur les modalités d’une fin négociée de la guerre en Ukraine, selon CNN.
Cependant, CNN cite une source ukrainienne de haut niveau, informée des négociations, affirmant qu’il existe toujours des écarts importants entre ce que demande l’administration Trump à l’Ukraine et ce que les autorités de Kiev sont prêtes à accepter.
La source a confirmé qu’un «consensus» avait été atteint sur la majorité des points du plan de paix américain composé de 28 articles, mais a précisé que certains différends subsistent, en plus de trois points cruciaux dont les divergences sont suffisamment profondes pour déterminer l’échec ou la réussite des pourparlers.
Trois points
Le premier point de discorde concerne la question délicate de savoir si l’Ukraine accepterait d’abandonner des territoires stratégiques de la région du Donbass, incluant un «couloir fortifié» composé de villes et de localités hautement défendues considérées comme vitales pour la sécurité ukrainienne.
Des propositions américaines antérieures avaient suggéré que l’Ukraine remette ces terres pour en faire une zone démilitarisée administrée par la Russie.
La source ukrainienne a indiqué qu’un «progrès tangible» avait été réalisé sur ce point, mais qu’aucune décision n’a encore été arrêtée quant au fond ou à la formulation des propositions.
Il a ajouté : «Il serait gravement erroné de dire que nous disposons maintenant d’une version acceptable par l’Ukraine.»
Le deuxième point concerne la proposition américaine controversée de fixer la taille de l’armée ukrainienne à 600 000 soldats. Selon la source, un chiffre plus élevé a été évoqué, mais Kiev souhaite encore procéder à des ajustements avant de pouvoir accepter une telle limite.
Le troisième et dernier point porte sur la question de l’abandon par l’Ukraine de son ambition d’adhérer à l’OTAN. La source a souligné que cette exigence reste inacceptable.
Il a expliqué qu’une telle concession constituerait «un précédent dangereux» et offrirait à la Russie un droit de veto implicite sur l’alliance militaire occidentale.
Ces trois points de discorde figurent parmi les raisons que Moscou invoque régulièrement pour expliquer l’origine de la guerre en Ukraine, et elle souhaite les voir réglés à ses conditions comme préalable à toute fin du conflit, selon CNN.
En même temps, ces points représentent des lignes rouges historiques et sensibles pour l’Ukraine.
