Moyen-Orient

Trois États arabes refusent de participer à une force de maintien de la paix à Gaza

L'Arabie saoudite, le Qatar et la Jordanie craignent que la force de maintien de la paix soit perçue comme une force d'occupation ou une protection d'Israël contre les Palestiniens.


L’Arabie saoudite, le Qatar et la Jordanie ont catégoriquement refusé une demande des États-Unis de participer à une force de maintien de la paix dans la bande de Gaza après la fin de la guerre et la conclusion d’un accord de cessez-le-feu entre le Hamas et Israël dans le cadre des négociations actuelles.

Selon les informations rapportées par le journal The Times of Israel citant un responsable arabe et une autre source anonyme, ces pays arabes craignent que la force de maintien de la paix ne soit perçue comme une force d’occupation ou comme une protection d’Israël contre les représailles palestiniennes.

Les trois pays s’opposent aux efforts américains visant à établir une situation qui favoriserait l’occupation israélienne et nuirait à la cause palestinienne dans la bande de Gaza après la guerre.

Les Émirats arabes unis et l’Égypte ont exprimé leur volonté de participer à une force de maintien de la paix, mais à certaines conditions, selon des sources du journal israélien en juin/juillet dernier.

Les conditions d’Abu Dhabi et du Caire stipulent que la force de maintien de la paix doit faire partie d’une initiative menant à une solution à deux États, mais il semble que cela rencontrera une forte opposition de la part du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou.

La ministre des Affaires étrangères pour les affaires politiques des Émirats arabes unis, Lana Nusseibeh, a déclaré précédemment que son pays ne participerait à une force de maintien de la paix qu’avec l’accord de l’Autorité nationale palestinienne, considérée comme le représentant légitime du peuple palestinien.

Elle a déclaré au Financial Times britannique : « Abu Dhabi a discuté des plans avec les États-Unis comme une étape pour combler le vide dans Gaza assiégée, répondre à ses besoins humanitaires et reconstruire ».

Le journal britannique a révélé dans un rapport précédent que l’Égypte et le Maroc, qui ont signé des traités de paix avec Israël, étudiaient le plan sans préciser leur position à son égard, tout en soulignant que les positions des pays arabes respecteraient la décision du côté palestinien et coordonneraient avec l’Autorité palestinienne et même avec le Hamas sur cette question.

La Ligue arabe a appelé en mai dernier à déployer des forces de maintien de la paix pour protéger les Palestiniens des attaques israéliennes dans la bande de Gaza.

Le président de l’Autorité nationale palestinienne, Mahmoud Abbas, également connu sous le nom d’Abou Mazen, insiste sur la nécessité pour l’Autorité de gouverner le secteur, soutenu par les États-Unis et les pays arabes, mais Israël refuse catégoriquement cela. Netanyahou et ses alliés de l’extrême droite exigent un maintien du contrôle sécuritaire israélien sur le secteur assiégé.

Le gouvernement israélien insiste sur la nécessité de contrôler le corridor de Philadelphie et le passage de Rafah, des conditions dans les négociations de cessez-le-feu que le Hamas et Le Caire refusent.

L’opposition israélienne, dirigée par Yaïr Lapid, ainsi que d’anciens ministres du gouvernement, comme Benny Gantz, critiquent vivement Netanyahou pour son échec à mettre en place un plan clair pour l’avenir de Gaza après la guerre.

Netanyahou insiste sur la nécessité de détruire le Hamas et d’empêcher son retour au pouvoir dans la bande de Gaza, mais les observateurs doutent de la capacité d’Israël à y parvenir après environ neuf mois de guerre.

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