Transpiration et exercice physique : peuvent-ils soigner le rhume ?
Le rhume, ou rhinite virale, est l’une des affections respiratoires les plus courantes à travers le monde. Il se manifeste par des symptômes tels que le nez qui coule, les éternuements, la congestion nasale, la fatigue et parfois la fièvre. Face à ces symptômes, de nombreuses personnes cherchent des moyens de soulager leur état rapidement. Parmi les idées populaires, deux pratiques sont souvent évoquées : provoquer la transpiration par l’effort physique ou la chaleur corporelle, et pratiquer un exercice modéré ou intense. Mais ces pratiques sont-elles réellement efficaces pour traiter le rhume ou accélérer la guérison ?
La transpiration : mythe ou réalité thérapeutique ?
La croyance populaire veut que « transpirer » permette de « chasser le rhume ». Cette idée repose sur l’observation selon laquelle l’élévation de la température corporelle peut renforcer les défenses immunitaires. En effet, la fièvre, qui est une réponse naturelle du corps à une infection, peut inhiber la reproduction virale et stimuler l’activité des globules blancs. De manière théorique, certaines études suggèrent que la chaleur modérée pourrait activer certaines fonctions immunitaires, mais la transpiration artificielle — obtenue par le sauna, le bain chaud ou l’exercice — n’a pas démontré de capacité à éliminer le virus responsable du rhume.
En pratique, forcer son corps à transpirer pendant une infection peut même avoir des effets négatifs. La transpiration excessive entraîne une déshydratation et une perte de sels minéraux, ce qui peut affaiblir l’organisme déjà sollicité par la lutte contre le virus. De plus, si la température corporelle est élevée par l’exercice intense, cela peut provoquer une fatigue supplémentaire, voire aggraver la sensation de malaise.
L’exercice physique : bénéfices et limites
L’exercice physique modéré, comme la marche rapide, le jogging léger ou le yoga, a des effets positifs sur le système immunitaire. Des études ont montré que les personnes pratiquant régulièrement une activité physique modérée ont une meilleure réponse immunitaire et une incidence légèrement plus faible de rhumes. L’activité physique stimule la circulation sanguine, facilite le transport des cellules immunitaires et peut améliorer l’humeur, réduisant ainsi le stress — un facteur connu pour affaiblir les défenses immunitaires.
Cependant, pratiquer un exercice intense lorsque l’on est déjà malade peut être contre-productif. Le corps consacre alors beaucoup d’énergie à l’effort musculaire et à la régulation de la température, au lieu de se concentrer sur la lutte contre l’infection virale. Des recherches indiquent que l’exercice intense durant une infection peut prolonger la durée de la maladie ou augmenter la sévérité des symptômes. La règle générale, souvent résumée par le « test du cou » (« neck check »), suggère que si les symptômes sont localisés au-dessus du cou (nez qui coule, éternuements, mal de gorge léger), un exercice modéré peut être toléré, mais si les symptômes incluent la poitrine, la fièvre ou des douleurs musculaires importantes, il vaut mieux se reposer.
Prévention et traitement du rhume
Plutôt que de tenter de « transpirer le rhume », les spécialistes recommandent des mesures préventives et thérapeutiques plus efficaces. Le repos, l’hydratation, l’alimentation équilibrée et le maintien d’une bonne hygiène, comme le lavage fréquent des mains, restent les moyens les plus sûrs pour limiter la propagation du virus et faciliter la récupération. Les médicaments en vente libre peuvent soulager les symptômes, mais ils ne raccourcissent pas nécessairement la durée de la maladie.
Il est également important de noter que le système immunitaire réagit différemment selon les individus et que certaines conditions, comme l’âge avancé, la présence de maladies chroniques ou un système immunitaire affaibli, peuvent nécessiter une attention médicale plus spécialisée.
En résumé, ni la transpiration ni l’exercice physique intense ne sont des méthodes efficaces pour soigner le rhume. La pratique d’une activité physique modérée peut offrir des bénéfices immunitaires et améliorer le bien-être général, mais elle ne remplace pas le repos et les soins appropriés. Forcer son corps à transpirer dans l’espoir d’éliminer un virus est non seulement inefficace, mais peut aussi être préjudiciable. Les approches préventives et le respect du rythme naturel de récupération restent les meilleurs moyens de gérer un rhume.
