Tebboune a-t-il pris ses distances avec l’Imam de la Mosquée de Paris pour éviter une nouvelle crise ?
Un rapport révèle que le président algérien a coupé ses liens avec l’Imam de la Grande Mosquée de Paris, tandis que les autorités françaises s’apprêtent à ouvrir une enquête sur les affaires de cette institution religieuse.
Le président algérien Abdelmadjid Tebboune aurait rompu ses relations avec l’Imam de la Grande Mosquée de Paris, Chems-Eddine Hafiz, bien qu’il ait été l’un de ses proches. Cette décision surprise intervient alors que Hafiz fait face à des accusations d’incitation contre les opposants aux politiques de Tebboune, accusations qu’il nie. Cette rupture reflète la volonté des autorités algériennes de contenir la polémique suscitée par des rapports français accusant la Mosquée de servir les intérêts du régime algérien et d’œuvrer à déstabiliser la France dans un contexte de tensions croissantes entre Paris et Alger.
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Le site « Maghreb Intelligence » rapporte que Tebboune a pris cette décision après avoir été informé par les services de renseignement algériens que les autorités françaises envisageaient d’ouvrir une enquête sur les liens et le financement de l’institution religieuse.
Selon cette source, le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a ordonné un audit complet des affaires de la Grande Mosquée de Paris, avec des attentes que le gouvernement français cherche à prendre le contrôle de l’institution, après que de nombreux militants et organisations ont affirmé qu’elle était utilisée pour promouvoir l’image du régime algérien.
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Un article récent du journal français Le Point a révélé que « sous la direction de Chems-Eddine Hafiz, la Grande Mosquée de Paris joue un rôle politique croissant en France », considérant que cette institution représente « un symbole du régime algérien ».
Le journal a décrit la Mosquée comme étant « la deuxième ambassade de l’Algérie à Paris », allant jusqu’à prédire qu’elle pourrait devenir un canal diplomatique entre Paris et Alger pour apaiser les tensions bilatérales.
Maghreb Intelligence mentionne que Hafiz redoutait l’enquête française imminente, ajoutant qu’il avait tenté de contacter Tebboune pour demander une intervention de haut niveau auprès du président Emmanuel Macron, probablement pour fermer le dossier.
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Une source bien informée a indiqué que Tebboune avait refusé de répondre aux appels de Hafiz, laissant entendre que le président algérien cherchait à éviter une nouvelle détérioration des relations avec Paris, déjà marquées par de nombreux différends, notamment sur la mémoire liée à la période coloniale.
Les relations franco-algériennes se sont encore compliquées après le refus de l’Algérie de répondre aux appels à la libération de l’écrivain Boualem Sansal, emprisonné depuis plus de deux mois pour des accusations de trahison suite à ses déclarations confirmant l’authenticité de documents historiques prouvant que des territoires marocains avaient été annexés pendant la colonisation.
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En parallèle, les autorités françaises ont récemment arrêté trois influenceurs algériens ayant publié sur les réseaux sociaux des vidéos incitant à la protestation contre la détérioration des conditions économiques et sociales en Algérie, dans le cadre de la campagne #Manich_Radhi, perçue comme une menace majeure par le régime algérien.
Des observateurs estiment peu probable un réchauffement des relations entre les deux pays, d’autant que la diplomatie algérienne reste sous le choc de la reconnaissance par la France de la souveraineté du Maroc sur son Sahara et du renforcement des relations stratégiques entre Paris et Rabat. Le président Emmanuel Macron s’était engagé, lors de ses discussions avec le roi Mohammed VI lors de sa visite historique à Rabat en octobre dernier, à soutenir la cause marocaine dans les forums internationaux.