Grand Maghreb

Tadjourah en flammes : affrontements entre milices au milieu des mobilisations de Tripoli


De violents affrontements secouent la zone de Tadjourah, à l’entrée orientale de la capitale libyenne Tripoli, entre différentes milices affiliées au gouvernement d’« unité nationale ».

Selon des sources libyennes, les combats ont éclaté à l’aube de ce samedi dans le quartier Hay al-Akwakh de Tadjourah, à proximité de l’hôpital cardiologique.

Les milices rattachées au gouvernement sortant ont utilisé des armes lourdes et moyennes, et des tirs nourris ont été entendus à plusieurs kilomètres de distance.

Les mêmes sources rapportent qu’un jeune homme a été tué et un autre blessé, tandis que les affrontements ont semé la panique, notamment parmi les patients de l’hôpital.

La région reste plongée dans une atmosphère de crainte et d’attente, face au risque d’escalade et à la possible entrée en jeu de groupes plus importants, dans un climat général de mobilisation et de tension qui touche actuellement les quartiers de la capitale.

Tadjourah, principal accès oriental de Tripoli, est connue pour être saturée de milices, parmi lesquelles la milice Rahbat al-Duru‘, surnommée « al-Baqara », la Force commune, la base aérienne de Mitiga – siège de la milice al-Radaa, la plus puissante de la capitale – et son réseau d’appuis locaux.

La capitale libyenne et ses environs vivent ainsi une atmosphère survoltée, marquée par des tensions inédites et une polarisation milicienne aiguë qui laisse craindre l’explosion d’une confrontation généralisée.

Le chaos des milices

Ces événements s’inscrivent dans la continuité du chaos sécuritaire qui ronge la Libye depuis 2011, année de la chute du régime de Mouammar Kadhafi, qui a laissé derrière lui des arsenaux pleins et des frontières désertiques poreuses.

Avec plus de 29 millions d’armes disséminées dans tout le pays, hors du contrôle de l’État, les attaques armées contre les civils se sont multipliées, en particulier dans l’ouest de la Libye, dominé par des milices aux allégeances divergentes.

Ces développements interviennent deux semaines après l’annonce par l’envoyée spéciale de l’ONU en Libye, Hanna Tetteh, d’une nouvelle feuille de route reposant sur trois piliers : l’élaboration d’un cadre électoral technique et politique pour organiser les élections, l’unification des institutions en commençant par la désignation d’un nouveau gouvernement, et enfin le lancement d’un dialogue inclusif pour renforcer la gouvernance et la participation nationale.

Mais l’embrasement actuel en Tripolitaine met en péril cette initiative onusienne, les observateurs craignant que les affrontements attendus n’anéantissent toute chance de reprise du processus politique.

Afficher plus

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page