Politique

Soutien portugais à la solution marocaine au Sahara : un renforcement de la position du Royaume


Le Portugal, en tant que pays atlantique, souligne l’importance de l’initiative atlantique lancée par le roi Mohammed VI en faveur de l’Afrique, visant à faciliter l’accès à cette voie maritime stratégique.

Le Portugal a rejoint la liste croissante des pays soutenant la proposition marocaine d’autonomie au Sahara, sous souveraineté du Royaume, comme seule solution réaliste pour clore définitivement un conflit artificiel. Le ministre portugais des Affaires étrangères, Paulo Rangel, a déclaré ce mardi que le plan marocain constitue une base « sérieuse et crédible », marquant une évolution qui pourrait inciter d’autres nations à adopter une position similaire, en particulier dans le contexte d’un partenariat renforcé entre les deux pays, qui co-organiseront la Coupe du Monde 2030 avec l’Espagne, et compte tenu de l’influence de Lisbonne au sein de l’Union européenne.

Ce soutien démontre que de plus en plus de pays considèrent la proposition marocaine d’autonomie comme une solution pragmatique et applicable, tout en exerçant une pression croissante sur le Front Polisario et son allié l’Algérie pour engager un processus politique réaliste fondé sur cette même proposition.

Il reflète également une tendance européenne montante en faveur de l’initiative marocaine, accentuant la pression sur les pays qui maintiennent encore des positions réservées ou opposées.

Cette position portugaise s’inscrit dans un contexte d’approfondissement des relations bilatérales entre Rabat et Lisbonne, marqué par la signature d’accords de coopération dans des domaines variés tels que la sécurité, la justice, le tourisme ou l’environnement. Elle confirme aussi la reconnaissance croissante du rôle stratégique du Maroc comme pont entre l’Europe et l’Afrique, notamment dans le cadre de grands projets régionaux.

Paulo Rangel a exprimé son soutien à l’initiative d’autonomie présentée par le roi Mohammed VI devant l’ONU en 2007, à l’issue d’une rencontre à Lisbonne avec son homologue marocain Nasser Bourita.

Ce plan prévoit l’instauration d’institutions locales – législative, exécutive et judiciaire – élues par les populations sahraouies, tout en maintenant la souveraineté de Rabat sur les questions de défense, de relations extérieures et religieuses.

S’adressant à la presse, Rangel a précisé que, « dans la lignée des démarches entreprises par la France, l’Espagne, le Royaume-Uni et d’autres pays, le Portugal estime que cette proposition représente la base la plus sérieuse pour une solution, tout en restant sous l’égide des Nations unies ».

Les deux ministres ont également exprimé leur satisfaction à propos de l’organisation conjointe de la Coupe du Monde 2030 par le Maroc, le Portugal et l’Espagne, mettant en avant les retombées attendues en termes de prospérité partagée, de croissance et de rapprochement culturel entre les peuples.

Le Portugal a en outre salué l’initiative atlantique du roi Mohammed VI, perçue comme une opportunité historique de transformation économique pour le continent africain. Lisbonne a également exprimé son soutien au projet du gazoduc atlantique Nigeria-Maroc, qualifié de stratégique pour la région.

Selon José Tomás Castelo Branco, professeur de sciences politiques à l’université catholique de Lisbonne, la position portugaise est « très diplomatique et pragmatique, et ouvre la voie à une reconnaissance formelle future de la souveraineté marocaine » sur le Sahara.

Il a toutefois ajouté que le gouvernement portugais « conserve une marge de manœuvre pour prendre une décision à l’avenir, sans s’engager totalement à ce stade », estimant que la position de Lisbonne doit rester « soigneusement calibrée », le Maroc étant également un voisin direct du Portugal.

Déjà, lors d’une réunion de haut niveau en 2023, l’ancien gouvernement socialiste portugais avait exprimé son soutien à la proposition marocaine, la qualifiant de « réaliste, sérieuse et crédible ». Les déclarations de Rangel viennent aujourd’hui renforcer la position de la nouvelle coalition de centre-droit au pouvoir à Lisbonne.

La France et l’Espagne soutiennent également cette approche, Madrid ayant officiellement qualifié en 2022 la proposition marocaine de « base la plus sérieuse, réaliste et crédible » pour résoudre le conflit.

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