Politique

Soudan: Situation d’urgence et couvre-feu dans le Darfour-Sud à la suite d’affrontements tribaux sanglants


L’expansion de la violence tribale dans la localité de Belila, qui a fait sept morts et cinq blessés, semble avoir poussé les autorités soudanaises dans l’État du Darfour-Sud, dans l’ouest du Soudan, à déclarer l’état d’urgence et à interdire les déplacements dans la localité de Belila, à la suite d’appels à l’ouverture d’une enquête rapide et à la divulgation des militaires des Forces d’appui rapide qui avaient participé aux violences.

Depuis le milieu de la semaine dernière, dans les régions de l’est de Nyala, capitale de l’État, des tensions sont apparues à la suite de l’attaque armée menée contre un groupe de citoyens dans la ville de Umm Aidal, près de Belila, et des attaques armées qui se sont produites vendredi contre plusieurs villages.

Selon l’agence de presse soudanaise Suna, « le Gouverneur de l’État du Darfour-Sud, Hamid al-Tajani Hanoun, a décrété l’état d’urgence dans l’État du Darfour-Sud ».

Hanoun déclare également que « le couvre-feu est décrété le samedi soir, de 16h00 jusqu’à 4h00 GMT le lendemain matin ».

Selon l’Agence, l’ordre d’urgence est intervenu à la suite de violences intercommunautaires entre les tribus Dadjo et Rizeigat, dans les zones orientales de Belila, qui ont tué plusieurs citoyens (non identifiés) et mis le feu à des villages et à des biens.

Le secteur de la santé, le personnel, les services d’approvisionnement en eau, l’électricité, les boulangeries, les puits, les camions-citernes, les ambulances et les urgences sanitaires ont été exclus de la même source.

La décision a été prise après que sept personnes ont été tuées et cinq autres blessées par des attaques sporadiques de militants contre des villages de l’ouest du pays au cours des trois derniers jours, dans un contexte de conflit tribal.

Un grand nombre de personnes se sont rassemblées devant le siège du Gouvernement de l’État du Darfour-Sud samedi, rejetant les attaques perpétrées par les groupes armés du vendredi et s’étendant sur un certain nombre de villages.

Les manifestants, principalement de la tribu Dadjo, ont fait quatre corps de personnes qui ont abattu les milices armées sur le village d’Amuri, dans la nuit de 17 km à l’est de Nyala, et ont scandé des slogans hostiles au Comité de sécurité de l’État, qui les ont tenus responsables de la détérioration de la situation en matière de sécurité, bien qu’ils aient été informés des attaques contre des civils.

Le site Soudan Tribune a rapporté que l’invité principal des Dadjo, Adam, avait déclaré que les terroristes qui avaient attaqué les villages d’Amuri et d’Ashma, dont certains portaient des uniformes de troupes d’appui rapide, exploitaient des véhicules à quatre roues motrices qui n’étaient disponibles qu’auprès des services publics, et avaient découvert les corps de trois personnes du samedi qui avaient disparu depuis vendredi.

Il a expliqué que le groupe armé avait obligé les forces combinées de l’armée et de la Réserve centrale, une force de police, à se retirer en possession d’armes et de matériel de guerre plus nombreux que ceux de la force conjointe.

L’invité a demandé l’ouverture d’une enquête urgente et la divulgation des militaires des forces d’appui rapide qui avaient participé aux attaques.

Des témoins oculaires ont déclaré que des citoyens fuyant la ville de Facha avaient été attaqués et pillés par des groupes armés alors qu’ils se rendaient à Nyala pour échapper à des attaques armées.

Ils ont confirmé qu’un grand nombre de citoyens des villages de Taqla, Humayda, Jumaizah Arbaa, Fas Kadhab et Ksigo, qui ont été incendiés, sont arrivés à une présidence locale toute la nuit dans une situation humanitaire extrêmement complexe.

Au cours des trois dernières années, de vastes zones de la région du Darfour ont été le théâtre de conflits tribaux sanglants, essentiellement pour des raisons de terres et d’influence, qui ont fait des centaines de morts et des milliers de personnes ont fui.

L’Armée de libération du Soudan a condamné le Conseil de transition pour les actes de violence qu’il a qualifiés d’contraires à toutes les normes morales, normes internationales et conventions relatives aux droits de l’homme.

Elle a demandé qu’une enquête soit immédiatement menée pour établir la vérité, identifier les auteurs, les arrêter et les traduire en justice, et a fait porter la responsabilité de la violence aux services de sécurité, qui ne protègent pas les citoyens et ne font pas respecter l’état de droit.

Le Soudan souffre depuis des décennies de conflits et de guerres intercommunautaires qui ont atteint environ 250 000 personnes et ont abouti à des privations politiques, sociales et de sécurité.

Au cours des derniers mois, le Gouvernement central a cherché à imposer des mesures draconiennes pendant que le Vice-Président du Conseil de souveraineté, le commandant des Forces d’appui rapide, le général de corps d’armée Mohamed Hamdan Dogolo, était en poste au Darfour depuis des mois, et malgré le calme, les événements se renouvellent de temps en temps.

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