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Soudan: Abdel Fattah Abdelrahmane al Burhan incarne aujourd’hui le pouvoir militaire


Le général Abdel Fattah Abdelrahmane al‑Burhan est devenu l’objet d’attention du Soudan et du monde, après des décisions courageuses prises hier, lundi, en tant que commandant en chef des forces armées, qui ont été rejetées par certaines forces politiques, notamment celles qui participaient au pouvoir.

Après avoir dirigé la transition pendant plus de deux ans, al‑Burhan annonça la dissolution des conseils de souveraineté qu’il présidait, celle des ministres, la dissolution de tous les états dans les provinces et la fin des fonctions de la Commission de démantèlement des Frères.

Al‑Burhan est apparue à la télévision en héros de l’armée, proclamant avec fermeté qu’il voulait « corriger la révolution » qui renversât le régime du président déchu Omar el-Béchir en 2019.

Des résolutions introduisant le Soudan dans une nouvelle phase, après des jours de manifestations populaires qui ont presque suscité les mêmes revendications, au milieu d’une forte opposition entre la composante civile et la composante militaire, au sein du Conseil de souveraineté qui a gouverné le pays ces deux dernières années.

Quelle personnalité militaire a pris le pas sur le Soudan depuis le renversement d’el-Béchir et est revenue au centre d’une nouvelle crise plus grave ?

 

Le premier lieutenant-général Fattah Abdelrahmane al‑Burhan dispose d’un atout considérable en matière d’expérience militaire, et il a bénéficié d’un consensus populaire et politique au lendemain du renversement d’el-Béchir, lui donnant le caractère nécessaire pour mener la phase précédente.

Avec son sourire, sa grandeur absolue, al‑Burhan est connu d’entre une personnalité militaire proche de la simplicité et de l’insignifiance du peuple soudanais, et il a gardé toute son allure médiatique et ses discours sentimentaux suivis par les Soudanais, une figure emblématique de l’histoire des militaires qui ont dirigé le pays.

Cette personnalité s’est forgée après une riche expérience militaire, apportant un sens politique supplémentaire à la transition, traitant avec la scène politique et attirant les chefs des mouvements de lutte armée à la table de la paix.

Voie normale:

La progression d’Al-Burhan dans l’institution militaire, s’est faite par un chemin normal, d’un officier qui a été transporté au sein de l’armée, au chef d’état-major des forces terrestres, à l’inspecteur général de l’armée, en passant par de nombreuses missions militaires à l’intérieur et à l’extérieur du pays.

Le nom de al‑Burhan est devenu encore plus proéminent quand le président déchu Omar el-Béchir l’a élevé du rang de général de brigade à celui de général de brigade, le nommant inspecteur général des forces armées pour être à la tête d’officiers militaires hors-champ.

Selon des spécialistes bien informés de la vie militaire au Soudan, al‑Burhan, devenu l’un des plus hauts gradés de l’armée en silence, a refusé plusieurs postes de direction, préférant rester dans l’armée après avoir dirigé la junte après le renversement d’el-Béchir le 12 Avril 2019.

Depuis lors, al‑Burhan est passée d’une figure d’ombre à un président de facto.

En Août 2019, après des violences dans la rue et des négociations avec la Coalition des forces de liberté et de changement qui a conduit les manifestations populaires, la junte a signé un accord avec la coalition connu sous le nom de « Document constitutionnel » qui prévoit une période de transition durant laquelle civils et militaires partagent le pouvoir de mener le pays vers des élections et un régime civil.

Aux termes du présent accord, al‑Burhan préside le Conseil de souveraineté, qui est chargé de superviser l’administration de la transition.

Naissance et éducation:

Al‑Burhan (61 ans) est issu du village de Gundato sur la rive orientale du Nil à l’Ouest de la ville de Chendi, dans lequel il a grandi avant de se rendre à Khartoum, pour rejoindre les Forces armées de la 31e division.

Dans le cadre de sa première mission délicate, al‑Burhan a été muté au rang de lieutenant-colonel pour travailler dans l’État du Darfour central, dans l’Ouest du Soudan.

Il travaille ensuite avec les gardes-frontière durant une longue période, avant de passer au travail en tant qu’attaché militaire en Chine, puis de retourner au commandement des gardes-frontières, et plus tard de commander les forces terrestres, avant de devenir inspecteur général de l’armée soudanaise.

L’une des tâches militaires les plus importantes assignées par l’armée à al-Burhan a pour mission de démontrer est la supervision des forces soudanaises au Yémen en coordination avec le commandant des Forces soudanaises d’appui rapide, Mohamed Hamdan Dogolo.

Avec la destitution de l’ancien président de la junte, Ahmed Awad Ibn Auf et de son adjoint, Kamal Abdul Moallem, al-Burhan est la personnalité la plus plausible de la direction de la transition du Soudan, et quand la prestation de serment a eu lieu, les rues ont ouvert.

Les observateurs décrivent ces événements comme une seconde victoire de la volonté populaire, qui était de choisir quelqu’un qui n’était pas d’un courant politique et qui avait un large consensus.

La preuve est en général apportée par ses uniformes, avec son décorum sur l’épaule, souvent accompagné du vice-président du Conseil de Souveraineté, Mohamed Hamdan Dogolo, connu sous le nom de « Hamiethi », commandant des Forces de soutien rapide accusées de réprimer l’insurrection de 2019.

al-Burhan n’a jamais été prouvé par son appartenance à une quelconque mouvance politique au Soudan, ce qui en fait une figure consensuelle reconnue par le peuple à la suite du renversement d’el-Béchir. Réussira-t-il à sortir le Soudan de la crise cette fois-ci?

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