Politique

Somalie: Crise politique et terrorisme


Le Financial Times britannique a publié un article sur la montée en puissance des mouvements terroristes, intitulé « Le conflit en Somalie s’intensifie. Nous savons que al-Chabab en profite ».

Le journal déclara que près d’un an après le retrait de Washington de ses troupes en Somalie, le report d’élections encourageait les personnes armées, y compris par des activistes al-Chabab, qui risquaient de plonger le pays dans un chaos encore plus profond.

Depuis plus de 10 ans, al-Chabab mène des insurrections dans certaines parties de la Somalie, mène des attaques meurtrières au Kenya et à Djibouti, et la ville de Gorille a connu les combats les plus sanglants dans un pays qui souffre de décennies de violence.

Les responsables locaux estiment que, depuis Octobre dernier, 120 personnes ont été tuées dans des combats entre les forces régionales et fédérales et la faction dissidente ahl al-sunna wa’l-djama‘a, la dernière étant une milice devenue organisation politique et paramilitaire et alliée au gouvernement jusqu’à récemment.

Le quotidien britannique a expliqué que la plus grande crainte de la population est la proximité de la capitale par le mouvement al-Chabab affilié au Daech qui terrorise le pays et veut renverser le gouvernement.

Des responsables ont déclaré que al-Chabab armés étaient à 70 kilomètres de Gorille et avaient réalisé des gains pour la première fois dans l’État de Galmudug en 10 ans.

Le journal citait un haut responsable occidental qui déclarait que « al-Chabab exploit les combats du Gouvernement avec le Sunnisme et la Jamaat à un moment où le Gouvernement perd sa capacité militaire de combattre ce premier ».

Les dirigeants africains-américains estiment qu’al-Chabab détient entre 5 000 et 10 000 combattants dans l’ensemble du pays, qui compte 15 millions d’habitants, et qu’ils contrôlent de vastes zones au centre et au Sud de la Somalie.

Le retrait exacerbe la situation

Le départ des États-Unis a contribué à la détérioration de la situation en matière de sécurité, selon certains analystes, et le retrait prévu de Mission de l’Union africaine en Somalie risque d’aggraver la situation.

Plus récemment, l’Union africaine, qui déploie environ 20 000 soldats en Somalie, s’est inquiétée de ce que le gouvernement puisse « contrôler efficacement les territoires libérés du mouvement al-Chabab » et « ne pas avoir la capacité nécessaire pour assumer immédiatement la pleine responsabilité de la sécurité nationale en Somalie après le 31 Décembre 2021 ».

Le Conseil de sécurité a décidé ce mois-ci de prolonger la présence militaire de trois mois jusqu’à la fin mars.

Dans le même temps, la guerre en Éthiopie et l’évolution de la situation au Soudan ont attiré l’attention loin de la Somalie, pays dépourvu d’un gouvernement central efficace depuis la chute du dictateur Mohamed Siad Barre en 1991.

Au cœur de la crise actuelle se trouve le fait que la Somalie n’a pas d’autorité nationale légitime depuis Février, date de la fin du mandat du président Mohamed Abdullahi Mohamed, et qu’une crise a éclaté avec son Premier ministre Mohamed Hussein Roble en Avril, quand le premier a tenté de prolonger son mandat de quatre ans pour deux ans, provoquant des accrochages entre factions rivales de l’armée dans la capitale Mogadiscio.

Depuis lors, les deux parties sont parvenues à un accord qui leur permet de rester en fonctions jusqu’aux élections pour former les parlements locaux et nationaux et un gouvernement fédéral. En dépit des efforts manifestes déployés pour apaiser les tensions sous le régime des élections indirectes, aucune date n’a été fixée pour l’élection du nouveau Président de la Somalie.

Les tensions se sont encore exacerbées cette semaine, lorsque le président a « suspendu » les pouvoirs du Premier ministre soupçonné de « corruption » après avoir été accusé d’avoir reporté l’élection, et que Roble a accusé Farmajo de tentative de coup d’État après avoir « pénétré » son bureau dans le but d’ « élargir sa mainmise sur la présidence ».

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