Saïed tranche face aux Frères musulmans : pas de Constitution du chaos, pas d’immunité pour les corrompus

Lors d’une réunion ministérielle tenue au palais présidentiel de Carthage, le président tunisien Kaïs Saïed a lancé une attaque virulente contre ce qu’il a appelé « le système des Frères musulmans », affirmant que la confrontation avec eux n’est pas terminée et qu’il n’y aura aucun retour à la Constitution de 2014, qu’il a qualifiée de « Constitution du chaos et du partage des influences ».
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Il a déclaré que cette période sombre avait servi de porte d’entrée aux Frères musulmans et à leurs alliés dans les institutions de l’État, où ils ont semé la corruption et aggravé les crises, ce qui a coûté très cher au pays, tant sur le plan économique que social.
Saïed a insisté sur le fait que l’État affronte encore aujourd’hui des réseaux politiques et administratifs actifs au sein de certains secteurs stratégiques, qui s’emploient à paralyser les services publics et à perturber les citoyens en provoquant des crises récurrentes dans la santé, l’éducation et les transports.
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Il a souligné que ce système n’a jamais cessé de chercher à contourner les obstacles pour revenir au pouvoir, mais qu’il se heurte désormais à une prise de conscience populaire croissante et à un rejet catégorique de toute forme d’infiltration dans la gouvernance.
Le président tunisien a réaffirmé qu’il ne s’ingère pas dans la justice et qu’il ne cherche pas à régler des comptes politiques, mais qu’il reste déterminé à traduire en justice ceux qu’il qualifie de criminels et de corrompus, ayant exploité leurs fonctions pour servir des intérêts partisans étroits. Il a ajouté que ceux qui ont fabriqué des crises et dilapidé l’argent public ne resteront pas impunis, précisant que la véritable justice mettra en lumière l’ampleur des crimes commis contre le peuple.
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Saïed a également affirmé que la prochaine étape reposera sur des décisions anticipatives plaçant l’intérêt des Tunisiens au-dessus de toute autre considération, et non plus sur des réactions tardives comme par le passé.
Il a par ailleurs dénoncé les projets illusoires approuvés par les gouvernements précédents sous l’impulsion des Frères musulmans, projets qui n’ont apporté aucun bénéfice tangible mais ont servi de façade pour amplifier la corruption et dilapider les ressources. Selon lui, ces politiques désastreuses ont aggravé la crise économique, et l’État doit désormais construire un nouveau modèle de gouvernance fondé sur la transparence et un strict contrôle, loin de la logique du partage des postes qui a dominé le pays pendant une décennie.
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Le discours de Saïed a traduit une volonté claire de clore définitivement le conflit avec les Frères musulmans et de les empêcher de reconstituer leur influence par le biais de slogans ou de crises fabriquées. Dans ce contexte, l’opinion publique tunisienne attend avec attention les prochaines mesures concrètes visant à poursuivre les dirigeants islamistes impliqués dans la corruption, d’autant que le président a répété à plusieurs reprises que nul n’est au-dessus de la loi et que la Tunisie ne reviendra pas en arrière.