Saïed s’engage à protéger le pays contre les ingérences étrangères
Le président tunisien affirme que le pays n’est pas une terre sans peuple et assure que la Tunisie ne reviendra pas en arrière.
Le président tunisien Kaïs Saïed a déclaré que son pays défendrait son indépendance et sa volonté malgré toutes les manœuvres et arrangements émanant de l’extérieur. Cette position envoie un message clair exprimant son refus catégorique de toute forme d’ingérence dans les affaires internes de la Tunisie, qu’il s’agisse de pressions politiques, économiques ou judiciaires, dans le contexte des récentes arrestations liées à l’affaire de complot contre la sûreté de l’État.
Cette déclaration revêt une portée significative, puisqu’elle vise à unifier le front intérieur autour du président en mobilisant la symbolique nationale et la résistance à la domination étrangère. Ce discours trouve un écho fort auprès d’une large partie de la population tunisienne attachée à son indépendance.
Le président a constamment affirmé que la souveraineté nationale constitue le fondement de toute relation extérieure ou réforme interne, rejetant toute position de dépendance et répondant avec fermeté aux critiques internationales.
Lors de sa visite vendredi au mausolée du leader tunisien disparu Farhat Hached, à l’occasion du 73e anniversaire de son assassinat, Saïed a déclaré : « Nous voulons que le monde entende que la Tunisie n’est pas une terre sans peuple, mais un peuple qui veut vivre libre. »
Il a ajouté que « de nombreux patriotes ont défendu la patrie, notre indépendance, notre dignité et notre volonté, et nous y parviendrons également malgré toutes les manœuvres et arrangements provenant de l’étranger », soulignant qu’« il n’est pas question de revenir en arrière, car le pays avance selon une nouvelle Constitution ».
Le 27 novembre dernier, le président Saïed avait rejeté toute ingérence européenne dans les affaires tunisiennes, qualifiant l’examen de ces questions par le Parlement européen « d’atteinte flagrante à la souveraineté nationale », selon un communiqué de la présidence publié le 28 novembre.
Le même jour, le Parlement européen avait adressé des critiques directes aux autorités tunisiennes concernant la situation des droits humains, notamment la détention continue de militants, d’opposants politiques et de journalistes.
L’opposition tunisienne accuse Saïed de « s’accaparer tous les pouvoirs » après ses mesures exceptionnelles du 25 juillet 2021, qui comprenaient la dissolution du Parlement, l’adoption de lois par décrets présidentiels, l’approbation d’une nouvelle Constitution par référendum et l’organisation d’élections législatives anticipées.
Certaines forces politiques tunisiennes considèrent ces mesures comme « un coup d’État contre la Constitution et l’instauration d’un pouvoir personnel absolu », tandis que d’autres les voient comme « une correction du processus de la révolution de 2011 », qui avait renversé le président Zine El Abidine Ben Ali (1987-2011).
Saïed affirme que ses décisions constituent des « mesures conformes à la Constitution visant à protéger l’État contre un péril imminent », soulignant qu’elles ne portent atteinte ni aux libertés ni aux droits. Les avocats des accusés, quant à eux, rejettent les accusations portées contre leurs clients.
Le président tunisien a également fait face à des pressions et critiques de la part de gouvernements occidentaux (notamment la France et l’Allemagne) et d’organisations internationales de défense des droits humains concernant son orientation politique et plusieurs décisions judiciaires, en particulier celles liées à l’affaire de « complot contre la sûreté de l’État » visant des personnalités de l’opposition. Il a qualifié les déclarations de certaines parties étrangères de « véritables ingérences » inacceptables dans les affaires internes, insistant sur l’indépendance de la justice et sur le fait que les jugements sont rendus conformément au droit tunisien et ne sauraient être soumis à des évaluations ou pressions extérieures.
Saïed a enfin affirmé que « le pays n’est ni une propriété privée ni un jardin », allant jusqu’à suggérer avec ironie que la Tunisie pourrait, elle aussi, envoyer des observateurs dans ces pays et leur demander de modifier leurs lois, en réponse aux critiques formulées à son encontre.
