Moyen-Orient

Riad Salamé Évite les Enquêteurs en Disparaissant dans un Lieu Inconnu

L'ancien gouverneur de la Banque centrale du Liban profite d'une faille dans les procédures en ne se trouvant pas à son lieu de résidence connu auprès des autorités, évitant ainsi de recevoir une convocation à comparaître pour un interrogatoire


L’ancien gouverneur de la Banque centrale du Liban, Riad Salamé, a disparu avant une séance prévue le 29 août, selon des rapports médiatiques libanais jeudi. Cela a alimenté les spéculations selon lesquelles il aurait pu fuir le pays.

Ce n’est pas la première fois que Salamé disparaît, laissant les autorités incapables de déterminer sa résidence pour lui remettre officiellement une convocation à comparaître devant l’instance judiciaire pour l’interrogatoire. La séance avait été reportée précédemment en raison de cette faille procédurale justifiant son absence.

Ces révélations ont soulevé la possibilité que l’ancien gouverneur de la Banque centrale du Liban, qui détient à la fois la nationalité libanaise et française et fait l’objet de poursuites à la fois locales et internationales dans des affaires liées à la malversation et au blanchiment d’argent, ait pu quitter le Liban. Cependant, ce scénario est peu probable compte tenu que les passeports libanais, français et diplomatique ont été confisqués par les autorités libanaises.

Le site local « Al-Kataeb Online » a confirmé que Salamé est toujours au Liban, mais il a disparu cinq jours avant une séance d’enquête prévue. Il n’a pas été retrouvé à ses lieux de résidence officiellement déclarés.

Il est spéculé que sa disparition est une manœuvre tactique pour éviter de comparaître devant l’instance de poursuite en invoquant le fait qu’il n’a pas été officiellement informé de sa convocation pour la séance prévue avant la fin du mois en cours. L’État libanais a récemment suspendu la décision de le laisser libre.

S’il ne participe pas à la prochaine séance, « l’instance de poursuite peut alors émettre un mandat d’arrêt par contumace, et à ce moment-là, il devient un fugitif de la justice », selon les médias libanais.

Le journal « Nidaa Al-Watan » a cité la chef de l’Autorité des affaires judiciaires au ministère libanais de la Justice, la juge Helana Eskandar, disant que les forces de sécurité peuvent déterminer le lieu de résidence de Riad Salamé en traçant son téléphone technologiquement.

Elle a ajouté, « Ce qui est nécessaire pour le moment est de l’informer de la date de la séance en la fixant à ses lieux de résidence, et si un ordre de détention est émis contre lui, alors il est possible de le localiser technologiquement via son téléphone. »

La disparition de Salamé a alimenté la possibilité qu’il ait pu fuir à l’étranger, bien que ses trois passeports (libanais, français et diplomatique) aient été saisis.

Hassan Yaacoub, le chef du parti « Al-Nahj » et ancien député, a indiqué que cette disparition suscite des points d’interrogation, se demandant pourquoi il a été difficile de lui notifier la date de la séance d’interrogatoire. Il a dit que cela signifie qu’il a « fui le pays. »

Dimanche dernier, le journal britannique « Financial Times » a rapporté que Salamé avait envoyé une « clé USB » à l’étranger contenant des secrets de son travail « au cas où quelque chose de grave lui arriverait. »

L’un des politiciens de haut rang a déclaré que « l’arrangement convient bien aux politiciens libanais : tant qu’il reste ici, il ne criera pas sur leurs secrets, et tout le monde reste content. » La source a ajouté qu’il est largement supposé que Salamé restera au Liban pour éviter l’arrestation et les questions à l’étranger.

Salamé, l’ancien gouverneur de la Banque centrale du Liban, fait l’objet d’enquêtes judiciaires au Liban et dans sept pays européens, qui examinent tous des allégations de détournement à grande échelle de fonds publics au Liban. Pendant ce temps, le Liban est aux prises avec sa pire crise économique de son histoire récente.

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