Qui accueillera les Palestiniens de Gaza ? Le Mossad en mission secrète

Des manœuvres secrètes et des négociations discrètes ont été confiées par le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, au service de renseignement « Mossad » pour rechercher des pays acceptant d’accueillir un grand nombre de Palestiniens déplacés de la bande de Gaza.
Selon des responsables israéliens cités par le site « Axios », cette mission s’inscrit dans les efforts israéliens visant à trouver des solutions alternatives pour réduire la population de Gaza, alors que la guerre et les tensions politiques persistent dans la région.
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À la recherche d’alternatives
La proposition de l’ancien président américain Donald Trump de reconstruire Gaza en relogeant ses habitants n’a pas connu d’avancée significative.
Cependant, Netanyahou cherche à transférer un grand nombre de Palestiniens vers des pays éloignés de la région, en exploitant les contextes politiques de certaines nations africaines et asiatiques pour les convaincre d’accepter ces réfugiés.
D’après des responsables israéliens et un ancien responsable américain, des discussions ont déjà eu lieu avec la Somalie, le Soudan du Sud et l’Indonésie.
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La Somalie et le Soudan du Sud, confrontés à des conflits et à des difficultés économiques, figureraient parmi les cibles potentielles de ce projet israélien.
Bien que ces négociations n’aient pas été confirmées officiellement, des responsables de ces pays ont nié avoir eu connaissance de telles discussions.
Un rejet international du projet
En réponse à ces informations, le ministre somalien des Affaires étrangères, Ahmed Moalim Fiqi, a déclaré que son pays rejetait catégoriquement toute proposition compromettant le droit des Palestiniens à vivre sur leur terre.
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Il a également affirmé que le gouvernement somalien n’avait reçu aucune proposition officielle à ce sujet et que Mogadiscio s’opposait à tout plan impliquant l’utilisation de son territoire pour le réinstallation de populations déplacées.
De son côté, le ministre des Affaires étrangères du Somaliland, Abdirahman Daher Adan, a nié l’existence de discussions avec Israël ou les États-Unis sur l’accueil de Palestiniens de Gaza, soulignant que son gouvernement n’avait reçu aucune demande ni proposition en ce sens.
Quant à l’Indonésie, le pays musulman le plus peuplé au monde, il a rejeté toute tentative de discussion sur la réinstallation des Palestiniens sur son territoire.
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Les autorités indonésiennes ont réaffirmé leur soutien aux droits du peuple palestinien et leur opposition aux plans de déplacement forcé que tente d’imposer Israël.
Le projet israélien de « déplacement volontaire »
Parallèlement à ces manœuvres, le cabinet israélien a approuvé cette semaine la création d’une direction spéciale au sein du ministère de la Défense pour superviser ce que le gouvernement qualifie de « départ volontaire » des Palestiniens de Gaza.
Cependant, les politiques prônées par des responsables radicaux, comme le ministre des Finances Bezalel Smotrich, ne peuvent en aucun cas être considérées comme « volontaires ».
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Dans un discours prononcé devant la Knesset le mois dernier, Smotrich a clairement exposé un calendrier pour le déplacement total des habitants de Gaza, déclarant : « Si nous faisons partir 10 000 personnes par jour, cela prendra six mois. Si nous en faisons partir 5 000 par jour, cela prendra un an. »
Mises en garde contre un crime de guerre
Des experts en droit aux États-Unis et en Israël soulignent que des déplacements de population à une telle échelle constitueraient un crime de guerre selon les lois internationales.
L’Autorité palestinienne ainsi que la plupart des pays arabes et occidentaux ont rejeté ces plans, les considérant comme une violation du droit international et une atteinte aux droits des Palestiniens sur leur terre.
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Une situation humanitaire désastreuse
Alors que ces projets sont en discussion, la bande de Gaza est confrontée à une crise humanitaire aggravée. Le blocus israélien et la fermeture des points de passage ont entraîné une pénurie aiguë de nourriture et de fournitures médicales.
Selon les rapports des Nations Unies, plus d’un million de personnes risquent d’être en situation de famine ce mois-ci, alors que l’aide humanitaire continue d’être bloquée.
Alors qu’Israël poursuit ses opérations militaires dans l’enclave, elle a émis des avertissements appelant les habitants de plusieurs zones de Gaza à évacuer, aggravant encore la crise des déplacements internes.
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Malgré les efforts israéliens, aucun pays n’a pour l’instant accepté d’accueillir un grand nombre de Palestiniens déplacés de Gaza.
Même les nations impliquées dans les discussions initiales, comme le Soudan, la Somalie et l’Indonésie, ont déclaré leur opposition à tout plan visant à déplacer de force les Palestiniens de leur patrie.
Face à ce rejet international, Israël se retrouve dans une impasse politique, incapable de trouver un pays prêt à accepter les réfugiés palestiniens, tandis que les condamnations internationales de ses actions à Gaza ne cessent de croître, alimentant les craintes d’une nouvelle escalade dans la région.
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