Pourquoi Beyrouth est-elle devenue l’accès du Hamas pour approfondir ses relations avec Téhéran ?
Depuis la réorganisation des relations entre le Hezbollah et le Hamas palestinien en 2017, Beyrouth est devenue un incubateur majeur des dirigeants du Hamas et une importante base pour la présence politique et de sécurité du mouvement palestinien.
Cela s’est produit en même temps que l’équipe de Yahya Al-Sinawar, connue sous le nom de « sécurité » au sein du mouvement, et que Khaled Mechaal a été écarté de la scène politique après des années de soutien du mouvement aux révolutions du « Printemps arabe », en particulier à la révolution syrienne.
Pourquoi Beyrouth ?
Le Hamas a connu une reconfiguration stratégique de son mouvement avec l’ancien chef du gouvernement de Gaza, Ismail Haniyeh, qui a commencé à approfondir ses relations avec Téhéran, notamment avec la perte progressive par le Hamas du soutien de la Turquie alors que les relations entre la Turquie et Israël s’améliorent, d’une part, et la faible capacité du Qatar à accueillir et soutenir les dirigeants du Hamas, dans la mesure où le régime qatarien s’occupe de la province arabe, faisant de Beyrouth un incubateur pour les responsables du Hamas, d’autre part. Au cours de l’été 2018, Beyrouth a reçu le vice-président du bureau politique du « Hamas », Saleh al-Arouri, qui se promène à Téhéran et à Ankara. Mais aujourd’hui, la Turquie n’est plus dans la même orbite politique : elle est aux prises avec Israël, comme en témoigne l’incapacité d’Ankara à jouer le même rôle en accueillant les réunions des chefs du mouvement.
La crise du Hamas
De leur côté, les observateurs pensent que la présence du Hamas au Liban n’est pas seulement militaire et sécuritaire, mais aussi politique, comme en témoigne le déplacement progressif des médias et de la politique du Hamas à Beyrouth.
Ils ajoutent que son geste consistant à lier la relation du Hezbollah à la Ligue musulmane après sa scission à cause de la révolution syrienne, une réconciliation soutenue par le Hamas, où le Liban a été l’une des principales plateformes de dialogue entre les responsables du Hamas et du régime syrien avant l’annonce de la reprise des relations entre les deux parties, rencontres à laquelle le Hezbollah n’a pas été loin d’être un affront à l’une des deux parties. Populaire depuis des années, soit on s’éloigne peu à peu de l’axe iranien, ce qui est une option plus difficile. Parce que cela implique aussi de reconsidérer la relation avec le régime syrien.