« Plus contre plus »… La clé pour décrypter le nucléaire iranien ?
En l’espace d’un an, l’Iran a perdu un président ainsi que trois de ses alliés (les dirigeants de la Syrie, du Hamas et du Hezbollah), en plus de plusieurs sites de production de missiles et de « tous » ses meilleurs systèmes de défense aérienne.
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Ce n’est pas tout : le pays souffre également d’une économie en lambeaux et d’une crise énergétique croissante. Dans ce contexte, le recours du régime iranien à l’une des rares cartes qu’il lui reste, à savoir son programme nucléaire, n’est pas à exclure, selon le journal britannique The Economist.
L’article souligne que l’Iran est aujourd’hui plus proche que jamais de posséder l’arme nucléaire. Depuis le retrait du président Donald Trump de l’accord nucléaire en 2018, Téhéran a atteint le seuil de production d’armes nucléaires. En octobre dernier, elle était capable d’enrichir suffisamment d’uranium pour produire cinq bombes en une semaine, si elle le décidait.
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Sa capacité d’enrichissement de l’uranium a atteint 60 %, soit un niveau proche de celui requis pour la fabrication d’armes. Cependant, l’Iran devra encore produire une ogive explosive pouvant être montée sur un missile pour obtenir une arme opérationnelle, ce qui pourrait prendre entre 12 et 18 mois, selon The Economist.
Un accord ou une confrontation ?
Quelle est donc la meilleure approche pour empêcher cela ? s’interroge le journal britannique.
Les faucons du gouvernement israélien préconisent de bombarder les sites nucléaires iraniens, surtout après avoir affaibli le Hamas et le Hezbollah, considérés comme des bras armés de l’Iran dans la région.
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Les frappes directes menées par Israël contre l’Iran en avril et en octobre derniers ont été efficaces, détruisant une grande partie des systèmes de défense aérienne iraniens. De plus, les espions israéliens ont réussi à bouleverser les cercles de pouvoir iraniens. Selon eux, il suffirait qu’Israël reçoive des bombes anti-bunker de la part des États-Unis et bénéficie de leur soutien contre une riposte iranienne inévitable.
Toutefois, The Economist estime qu’il ne faut pas exclure la possibilité de frappes contre les installations nucléaires iraniennes, mais que Donald Trump devrait résister aux appels à agir immédiatement. Une attaque serait extrêmement risquée, risquant de plonger la région dans le chaos et d’entraîner les États-Unis dans un conflit de longue durée. Par ailleurs, une opportunité diplomatique semble se dessiner, que le président américain serait désireux de saisir.
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Deux tests à passer
Selon The Economist, Trump devrait menacer de renforcer les sanctions et de rétablir la politique de « pression maximale » qu’il avait adoptée lors de son premier mandat. L’article critique l’administration Biden pour avoir fermé les yeux sur la contrebande de pétrole iranien, ce qui aurait encouragé le régime. Il appelle également le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne à réimposer les sanctions de l’ONU contre l’Iran.
Parallèlement à l’augmentation de la pression, Trump devrait offrir à l’Iran un accord incluant un allègement des sanctions et un soutien à la normalisation des relations avec l’Arabie saoudite. Pour en bénéficier, l’Iran devrait remplir deux conditions :
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- Une réduction significative de son programme nucléaire.
- Un arrêt définitif de ses ingérences dans la région.
Avec la chute de son seul allié officiel (Bachar al-Assad) et l’affaiblissement du Hamas et du Hezbollah à Gaza et au Liban, « l’axe de la résistance » est considérablement affaibli, souligne The Economist.
« Plus contre plus »
Cependant, l’Iran ne renoncera pas totalement à ses alliés étrangers. Il conserve une influence politique majeure en Irak et ne rompra pas ses liens avec ses partenaires dans ce pays, souligne le journal britannique. Tout accord avec Téhéran devrait donc inclure la fin du soutien militaire au Hamas, au Hezbollah et aux Houthis au Yémen.
L’article conclut en affirmant que cette approche serait ambitieuse, car elle repose sur une logique de « plus contre plus » : chaque partie devrait faire plus de concessions que lors du Plan d’action global conjoint de 2015.