«Pillage des biens» : Un responsable houthiste s’immole par le feu en signe de protestation
Le pillage des biens par les Houthis ne se limite pas aux citoyens yéménites incapables de défendre leurs droits. Il s’étend désormais même aux membres et dirigeants de la milice.
Un incident au cours duquel un ancien responsable houthi s’est immolé par le feu révèle l’ampleur des abus commis par cette milice terroriste, notamment le pillage des terres et des biens des citoyens.
Au cœur de la place Al-Sabine, dans la capitale yéménite Sanaa, et en présence de foules rassemblées par la milice, un superviseur houthi s’est immolé pour protester contre la spoliation de ses biens par un proche du leader de la milice, Abdul-Malik al-Houthi.
Malgré ses services rendus à l’agenda des Houthis dans leur guerre contre les Yéménites, ce superviseur n’a pas échappé aux actes de pillage de la milice, tout comme des milliers de citoyens dont les propriétés foncières et immobilières ont été confisquées ces dernières années.
Le superviseur houthi
Le superviseur, Abdelghani Daif Sarih Al-Razahi, s’est immolé par le feu sur la place Al-Sabine vendredi, après s’être aspergé d’essence. Il a affirmé avoir agi pour protester contre la spoliation de ses biens par Abdelmajid Al-Houthi, qui prétend être le président de l’Autorité des Waqfs à Sanaa.
Abdelmajid Al-Houthi, proche parent du chef de la milice, mène, depuis la prise de contrôle de Sanaa par les Houthis, une politique de pillage, de vol et de violence, tout en plaçant les proches du leader à des postes de pouvoir.
Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, Al-Razahi a déclaré que toutes ses tentatives pour récupérer ses biens auprès d’Abdelmajid Al-Houthi ont échoué, ce qui l’a poussé à s’immoler devant les foules de la milice.
Il a été gravement blessé avant d’être secouru par les personnes présentes sur place.
Pillage des biens
En 2021, la milice a créé une institution gouvernementale baptisée Autorité des Waqfs, dans le but de s’accaparer les biens immobiliers et financiers de l’État. À sa tête, elle a nommé Abdelmajid Abdelrahman Al-Houthi, un cousin du chef de la milice, lui conférant une autorité sans limite.
Les Houthis n’ont pas seulement imposé des taxes et extorqué les commerçants dans les zones sous leur contrôle pour financer leur guerre, mais ils ont également légitimé la confiscation des biens à travers des lois illégales.
Selon certaines estimations, plus de 30 % de la superficie de Sanaa appartiendrait aux waqfs, ce qui attise les appétits des Houthis et leur permet de mener « la plus grande opération de pillage organisée de l’histoire du Yémen », selon des observateurs.
Abdelmajid Al-Houthi prétend que le Yémen occupe la première place parmi les pays islamiques en termes de waqfs, affirmant qu’un tiers de la superficie de chaque province, ville ou village appartient à ces biens religieux contrôlés par la milice.