Pezeshkian explore, lors de sa première rencontre avec al-Burhan, l’expansion de l’influence iranienne au Soudan
Le chef du Conseil souverain souhaite obtenir un soutien militaire iranien supplémentaire pour faire face aux Forces de soutien rapide.
Le président du Conseil souverain soudanais, Abdel Fattah al-Burhan, a discuté mercredi avec le président iranien, Masoud Pezeshkian, des évolutions de la situation dans le pays arabe, ainsi que de la coopération bilatérale entre les deux pays, lors de leur rencontre à New York, en marge de la 79e session de l’Assemblée générale des Nations Unies, selon un communiqué du Conseil souverain soudanais. Cette rencontre intervient alors que Téhéran suscite des inquiétudes au sein de la communauté internationale en raison de son intervention croissante dans la crise soudanaise à travers l’armement de l’armée soudanaise, menaçant ainsi de prolonger la guerre.
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Le communiqué précise que les deux parties ont examiné « les relations en développement entre les deux pays et les moyens de soutenir la coopération bilatérale ». Ils ont également abordé « l’ensemble de la situation au Soudan », tandis que al-Burhan a informé le président iranien lors de leur première rencontre de ce qu’il a appelé « la rébellion des milices de soutien rapide contre l’État et ses institutions ».
Le président iranien cherche, à travers cette première rencontre, à explorer les possibilités d’élargir l’influence de son pays dans ce pays africain qui est devenu un terrain de conflit international et régional, tandis que le chef de l’armée soudanaise compte sur le soutien militaire iranien pour trancher dans les combats avec les Forces de soutien rapide, sans se soucier des conséquences sur la stabilité.
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Le communiqué rapportait les propos du président du Conseil souverain, qui a déclaré que « le gouvernement collabore avec toutes les initiatives visant à résoudre la crise par le dialogue, mais l’entêtement des milices rebelles (soutien rapide) a empêché cela ». Tout en louant « les positions de l’Iran en soutien au Soudan dans les forums régionaux et internationaux », le président iranien a salué le chemin parcouru dans les relations bilatérales entre les deux pays, affirmant que les relations de coopération entre son pays et le Soudan bénéficient d’un grand intérêt de la part des dirigeants des deux nations.
Le soutien militaire iranien à l’armée soudanaise suscite des craintes parmi les puissances occidentales, en particulier les États-Unis, face aux interventions iraniennes qui compromettent tous les efforts de paix visant à mettre fin à la guerre et à fournir une aide humanitaire aux victimes des combats.
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Le président du Conseil souverain persiste à rejeter le plan des États-Unis visant à négocier avec les Forces de soutien rapide afin de mettre fin à la guerre, puisque des représentants de l’armée n’ont pas participé aux négociations de Genève.
En juillet dernier, al-Burhan a reçu les lettres de créance de l’ambassadeur iranien au Soudan, Hassan Shah Hosseini, le premier depuis la rupture des relations entre les deux pays pendant près de huit ans, ce qui indique une amélioration des relations entre les deux parties.
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De nombreux rapports occidentaux ont révélé un soutien militaire substantiel fourni par Téhéran à l’armée soudanaise dans sa guerre, notamment la livraison d’une cargaison de drones utilisée dans plusieurs régions et fronts, ce qui prolonge la durée de la guerre.
Un rapport du Wall Street Journal en mars dernier a également révélé qu’Iran avait exercé des pressions sur les autorités soudanaises pour permettre la construction d’une base navale iranienne permanente sur la côte de la mer Rouge, bien que ces demandes aient été rejetées par Khartoum, qui craint d’attiser l’hostilité des États-Unis et d’Israël.
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En janvier 2016, sous le règne du président soudanais précédent Omar el-Béchir (1989-2019), le Soudan a rompu ses relations diplomatiques avec l’Iran en réponse à l’invasion par des manifestants de l’ambassade d’Arabie Saoudite à Téhéran et de son consulat à Mashhad (Est), après que Riyad a exécuté le religieux chiite saoudien Nimr al-Nimr, ainsi que d’autres condamnés, pour terrorisme.
La rencontre d’al-Burhan avec le président iranien coïncide avec la poursuite des souffrances au Soudan, en raison d’une guerre continue entre l’armée et les Forces de soutien rapide depuis la mi-avril 2023, ayant fait plus de 20 000 morts et près de 10 millions de déplacés et de réfugiés, selon les Nations Unies.
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