Par une importante transaction d’armes au profit de l’armée soudanaise – le dirigeant islamiste Salah Gosh sort de l’ombre

Des sources bien informées ont révélé l’arrivée d’un lot d’armes sophistiquées dans l’un des ports d’Érythrée, en préparation de son transfert vers le Soudan. Ce développement pourrait modifier l’équilibre des affrontements entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (RSF).
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Selon le site Al-Rakoba, la cargaison comprendrait des missiles antiaériens, des munitions destinées aux drones, ainsi que des équipements modernes pour intercepter ces appareils et des systèmes avancés de brouillage électronique.
D’après les mêmes sources, cette transaction aurait été supervisée par l’ancien chef des services de sécurité et de renseignement du Soudan, Salah Abdallah Gosh, figure influente des Frères musulmans, en coordination avec les autorités érythréennes. Les armes seraient arrivées dans un port érythréen il y a quelques jours.
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Cette évolution survient peu après la déclaration du commandant de la milice « Al-Baraa », affiliée au mouvement islamique, Mosbah Abu Zayd, affirmant que l’armée soudanaise et ses brigades alliées avaient récemment acquis « des armes de haute qualité » capables de contrer les attaques croissantes des RSF, qui reposent de plus en plus sur les drones pour cibler les positions militaires.
Salah Abdallah Mohamed Saleh, surnommé « Salah Gosh », est considéré comme l’un des hommes de renseignement les plus redoutables de l’histoire contemporaine du Soudan. Membre de longue date des Frères musulmans, il a dirigé à plusieurs reprises l’appareil de sécurité et de renseignement, notamment sous la présidence d’Omar el-Béchir.
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Il s’est fait connaître par son habileté à construire un réseau complexe de relations avec les services de renseignement régionaux et internationaux, et par son contrôle de dossiers sensibles liés à l’opposition politique et aux mouvements armés.
En 2020, Gosh s’est installé temporairement en Érythrée avec plusieurs officiers de sécurité limogés, accueilli par le président érythréen Isaias Afwerki. Il aurait depuis conservé une coordination active avec les services érythréens.
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Bien qu’écarté officiellement de la scène politique après la chute du régime d’el-Béchir, ses récentes manœuvres et son implication dans des trafics d’armes indiquent un retour discret mais progressif au cœur des enjeux, alimentant les soupçons selon lesquels il chercherait à orchestrer des alliances contre les RSF, avec le soutien de certaines factions islamistes.
Fin 2023, le Trésor américain a imposé de nouvelles sanctions à Salah Gosh, l’accusant de contribuer à l’escalade du conflit entre l’armée et les RSF, et de saper la stabilité du Soudan.