Société

Organisation mondiale de la santé : Avertissement sur la propagation des maladies après le séisme en Birmanie


L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a exprimé de vives préoccupations concernant la propagation rapide de plusieurs maladies infectieuses, notamment le paludisme, la dengue et l’hépatite virale, dans les régions touchées par le récent séisme dévastateur en Birmanie. Cette alerte sanitaire découle des dommages majeurs infligés aux infrastructures essentielles, telles que les réseaux d’approvisionnement en eau potable et les systèmes d’assainissement, rendant ainsi la population encore plus vulnérable aux infections et aux maladies hydriques.

En raison des destructions causées par la catastrophe naturelle, de nombreuses sources d’eau ont été contaminées, privant les populations sinistrées d’un accès sécurisé à l’eau potable. Ce manque d’eau propre et l’accumulation des eaux stagnantes favorisent la prolifération des moustiques porteurs de maladies, notamment ceux responsables de la transmission du paludisme et de la dengue, deux maladies vectorielles potentiellement mortelles. De plus, la destruction des latrines et des installations sanitaires accroît les risques d’épidémies de maladies gastro-intestinales et d’infections virales, dont l’hépatite A et E, qui se propagent facilement en raison du manque d’hygiène et de la consommation d’eau contaminée.

Une situation sanitaire alarmante dans les hôpitaux

Le Dr Tushara Fernando, représentant de l’OMS en Birmanie, a tenu une conférence de presse en visioconférence après avoir visité plusieurs zones touchées par le séisme, notamment Naypyidaw, la capitale du pays. Lors de son intervention, il a décrit une situation particulièrement préoccupante et critique dans les hôpitaux et les structures médicales locales.

D’après lui, les établissements hospitaliers sont actuellement débordés de patients, dépassant largement leur capacité d’accueil habituelle. Cette affluence massive de blessés a entraîné une consommation rapide des stocks de médicaments et de matériel médical, rendant les ressources médicales presque épuisées. En parallèle, les infrastructures électriques ont été gravement endommagées, provoquant des coupures fréquentes de courant qui entravent le fonctionnement des équipements médicaux essentiels.

L’un des problèmes majeurs soulevés par le Dr Fernando concerne également les pénuries de carburant, qui compliquent l’acheminement des secours, le transport des patients vers les hôpitaux et l’alimentation des générateurs d’urgence nécessaires pour maintenir certaines machines médicales en état de marche. Il a averti que si ces problèmes ne sont pas rapidement résolus, il existe un risque élevé de propagation rapide des maladies infectieuses, ce qui pourrait transformer cette catastrophe naturelle en crise sanitaire majeure.

Des patients vulnérables en danger

L’OMS s’inquiète particulièrement du sort des personnes nécessitant des soins médicaux réguliers et dont le traitement risque d’être gravement perturbé à cause du manque d’équipements et de médicaments. Parmi ces patients vulnérables, on retrouve :

  • Les femmes enceintes, qui ont besoin de suivis médicaux et de soins prénataux pour éviter les complications lors de l’accouchement.
  • Les enfants malades, dont le système immunitaire fragile les rend plus exposés aux infections bactériennes et virales.
  • Les personnes souffrant de maladies chroniques graves, telles que le diabète, les maladies cardiovasculaires et l’hypertension, qui nécessitent une prise en charge médicale constante.

Selon le Dr Fernando, l’interruption des traitements pourrait entraîner de graves complications médicales et aggraver l’état de santé de nombreux patients, mettant potentiellement leur vie en danger.

Recensement des infrastructures médicales endommagées

Face à cette situation critique, l’OMS a lancé une mission d’évaluation visant à recenser les hôpitaux et les centres de soins touchés par le séisme. D’après les premières constatations, trois hôpitaux ont subi des dommages considérables, les rendant partiellement ou totalement inopérants. Par ailleurs, 22 autres établissements de santé ont été partiellement endommagés, mais continuent malgré tout à accueillir des patients, bien que dans des conditions extrêmement difficiles.

Le personnel soignant, déjà en sous-effectif, travaille sans relâche pour soigner les blessés et répondre aux besoins urgents, mais le manque de matériel et de médicaments limite fortement leur capacité d’intervention. L’OMS craint que si des mesures d’urgence ne sont pas prises rapidement, les hôpitaux ne soient plus en mesure de fonctionner correctement, compromettant ainsi l’accès aux soins pour des milliers de personnes.

Aide humanitaire et envoi de matériel médical

En réponse à cette crise humanitaire, l’OMS a immédiatement lancé une opération d’urgence pour acheminer des fournitures médicales aux zones sinistrées. Le Dr Fernando a confirmé que l’organisation a déjà livré trois tonnes de matériel médical aux hôpitaux de Mandalay et Naypyidaw.

Cette aide comprenait notamment :

  • Des médicaments essentiels, tels que des antalgiques, des antibiotiques et des antipyrétiques.
  • Des solutions de réhydratation, pour traiter les cas de diarrhées sévères causées par l’eau contaminée.
  • Des équipements de protection, comme des gants, des masques et des blouses médicales, afin de prévenir la propagation des infections.
  • Des kits d’urgence pour les accouchements, permettant d’assurer un suivi médical aux femmes enceintes dans des conditions sécurisées.
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Les fournitures envoyées ont été immédiatement distribuées aux structures médicales locales et utilisées dans les 24 heures suivant leur réception. Toutefois, les besoins restent immenses, et l’OMS prévoit une nouvelle expédition de matériel médical dans les prochains jours pour renforcer les ressources disponibles et éviter une aggravation de la crise sanitaire.

Une mobilisation internationale nécessaire

Face à l’ampleur de la catastrophe, l’OMS appelle la communauté internationale, les ONG humanitaires et les gouvernements étrangers à intensifier leurs efforts pour apporter une aide rapide et efficace à la Birmanie. L’organisation insiste sur la nécessité de :

Le Dr Fernando a conclu en rappelant que chaque minute compte pour éviter une crise sanitaire de grande ampleur. Si des mesures adéquates ne sont pas mises en place rapidement, les conséquences pourraient être dramatiques, mettant en péril la vie de milliers de sinistrés déjà vulnérables après le séisme.

 

 

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