« Nucléaire iranien » : une condamnation de l’AIEA, et Téhéran réagit
De nouvelles évolutions dans la crise du dossier nucléaire iranien augmentent les tensions dans la région du Moyen-Orient.
Après une décision du Conseil des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) condamnant l’Iran pour l’expansion de ses activités nucléaires et son manque de coopération avec l’agence, Téhéran a rapidement réagi en annonçant le déploiement de centrifugeuses avancées.
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Le Conseil des gouverneurs de l’AIEA a approuvé à une large majorité une résolution proposée par le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne et les États-Unis. Celle-ci condamne l’Iran pour l’expansion de ses activités nucléaires et son manque de coopération avec l’agence.
Dix-neuf des 35 États membres du Conseil ont voté en faveur de cette résolution, 12 se sont abstenus, et seuls la Russie, la Chine et le Burkina Faso s’y sont opposés.
Cette résolution demande au directeur général de l’AIEA de présenter un rapport détaillé sur l’état des activités nucléaires iraniennes et le manque de coopération de l’Iran avant la prochaine réunion du Conseil des gouverneurs prévue en mars.
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Washington a déclaré au Conseil des gouverneurs que les activités nucléaires de Téhéran demeurent « profondément préoccupantes », soulignant que la coopération de l’Iran avec l’agence est « bien en deçà des attentes ».
De leur côté, les pays européens ont affirmé que « le comportement nucléaire de l’Iran » reste une « menace pour la sécurité internationale ».
Le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne ont publié une déclaration commune affirmant : « La communauté internationale doit rester résolue à empêcher l’Iran de développer des armes nucléaires. »
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Ces pays ont également rejeté une proposition iranienne de dernière minute visant à limiter ses stocks d’uranium enrichi, qualifiant cette offre d’insuffisante et de peu sincère. Selon des diplomates, cette initiative était conditionnée à l’annulation de la résolution.
C’est la deuxième résolution contre l’Iran en six mois.
Réaction iranienne
L’Iran a réagi immédiatement en annonçant le déploiement de nouvelles centrifugeuses avancées dans ses installations nucléaires.
Un communiqué conjoint du ministère des Affaires étrangères iranien et de l’Organisation de l’énergie atomique iranienne a déclaré : « En réponse à cette résolution hostile, nous avons lancé de nouvelles centrifugeuses avancées. » Le texte a qualifié la résolution de « déraisonnable ».
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Le communiqué a ajouté : « Les coordonnées de la réponse iranienne ont été communiquées au directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi. Cela inclut le lancement d’un groupe de centrifugeuses avancées de différents types. »
Selon le communiqué, ces mesures s’inscrivent dans le cadre de la « protection des intérêts nationaux » et de « l’utilisation pacifique maximale de l’énergie nucléaire », en conformité avec les droits et obligations de l’Iran.
Le document précise également que la coopération technique et préventive avec l’AIEA se poursuivra comme auparavant et dans le cadre des accords de garanties.
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Avant le vote, l’Iran avait averti qu’elle réagirait immédiatement en cas d’approbation de la résolution.
La visite de Grossi
Le directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi, s’est rendu en Iran en novembre, peu après l’annonce de la réélection de Donald Trump à la présidence des États-Unis.
Il y a rencontré des responsables iraniens, notamment Mohammad Eslami, chef de l’agence atomique iranienne, et Abbas Araghchi, ministre des Affaires étrangères et négociateur principal de l’accord nucléaire signé en 2015.
Cet accord, officiellement nommé « Plan d’action global commun », avait permis une levée des sanctions contre l’Iran en échange de restrictions sur son programme nucléaire. En 2018, Donald Trump s’en est retiré et a réimposé de sévères sanctions économiques, poussant l’Iran à abandonner progressivement la plupart de ses engagements.
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Les tensions avec Israël
Lundi, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a affirmé que son pays avait frappé des installations liées au programme nucléaire iranien.
Netanyahou a déclaré : « Nous avons frappé une installation liée au programme nucléaire de l’Iran et détruit quatre batteries S-300. »
Ces tensions, qui s’intensifient, alimentent les craintes d’un conflit direct entre Israël et l’Iran après des années de frappes indirectes dans la région.