Grand Maghreb

Moins de la moitié… Des attaques privent la majorité des localités libyennes de vote


Plusieurs localités libyennes ont connu, samedi, le lancement des élections de la deuxième série de conseils municipaux, parmi les 63 prévues initialement.

Cependant, des attaques visant les bureaux de la Haute Commission électorale, survenues vendredi et la semaine précédente à Zaouïa, As-Sahel et Zliten, ont empêché le déroulement complet du processus.

Les élections devaient concerner 63 municipalités à l’échelle nationale : 41 à l’ouest, 13 à l’est et 9 au sud. Mais la Haute Commission électorale nationale a annoncé l’annulation du scrutin dans 11 municipalités en raison de violations antérieures.

Dans un communiqué publié samedi, la Commission a précisé que le vote n’avait finalement démarré que dans 26 conseils municipaux, après avoir achevé toutes les étapes préparatoires, tandis que les scrutins dans d’autres municipalités ont été reportés au 23 août 2025 en raison des attaques ou par décision des autorités locales. Ainsi, plus de la moitié des municipalités concernées n’ont pas pu procéder au vote.

La Commission a souligné que les attaques ayant visé le processus électoral à Zliten, Zaouïa et Ajilat ne reflétaient pas de simples positions locales, mais traduisaient plutôt « une agenda de forces obscures et hostiles à la stabilité », cherchant à priver le peuple de participation politique.

Malgré ces actes, la Commission a insisté sur le fait que les taux de participation, aussi bien pour ce cycle que pour le précédent, restaient encourageants et montraient un niveau croissant de conscience citoyenne de l’importance de la participation pacifique, à l’image des autres peuples qui font des élections le moyen de l’alternance démocratique.

Elle a reconnu que l’environnement dans lequel se tiennent ces élections « n’est pas idéal » et reste marqué par des risques, des défis et des campagnes de désinformation, mais a qualifié les avancées réalisées jusqu’ici de succès significatif. Elle a réaffirmé la nécessité de consolider la culture de l’alternance pacifique et de cantonner le conflit politique aux urnes.

La Mission des Nations unies d’appui en Libye a fermement condamné les attaques contre deux bureaux de la Commission à Zaouïa et sur la côte ouest, les qualifiant de graves tentatives de sabotage électoral visant à priver les citoyens de leurs droits. Elle a réaffirmé son soutien à la Commission et appelé les autorités de sécurité à assurer la protection des centres électoraux et de leurs employés, tout en demandant une enquête complète pour traduire les responsables en justice.

La Mission a également souligné que le peuple libyen avait exprimé à plusieurs reprises son désir de choisir ses dirigeants par un processus démocratique fiable et pacifique, appelant la communauté internationale à aider la Libye à protéger ce droit.

Le Royaume-Uni, de son côté, a réitéré son ferme soutien à la tenue des élections dans toutes les régions de Libye, estimant, via un communiqué de son ambassade à Tripoli publié sur la plateforme X, que les tentatives de perturber la démocratie par la violence étaient « extrêmement préoccupantes » et menaçaient la capacité des Libyens à choisir leurs dirigeants locaux. Plusieurs autres ambassades ont exprimé la même position dans une déclaration conjointe en appui au processus électoral.

Lors de la première phase, le 16 novembre 2024, des élections municipales s’étaient tenues dans 58 localités, dans un processus inédit depuis près d’une décennie, avec un taux de participation atteignant 74 % et sans incidents sécuritaires notables.

Les élections actuelles représentent les plus importantes depuis environ quinze ans, concernant 62 conseils municipaux dans des villes majeures comme Tripoli, Benghazi et Sebha. Dans ce contexte, la Commission a annoncé hier la suspension du scrutin dans la circonscription de Sayyad al-Hashan, située à 17 kilomètres à l’ouest de la capitale Tripoli.

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