Grand Maghreb

« Messages préélectoraux »… Saïed exhume les dossiers des Frères musulmans de Tunisie


Une fois de plus, le président tunisien, Kaïs Saïed, vise les Frères musulmans, envoyant des messages implicites à une organisation dont les crimes sont inscrits dans les annales de ses années de gouvernance.

Cela est intervenu dans un discours prononcé par Saïed, samedi dernier, en marge de la commémoration du 24e anniversaire de la mort de l’ancien président tunisien Habib Bourguiba (1957-1987).

Dans son discours, Saïed a abordé la question de sa candidature à la prochaine élection présidentielle.

Il a déclaré lors d’un discours prononcé au mausolée de Bourguiba dans le gouvernorat de Monastir sur la côte : « Il ne s’agit pas d’ambition ou de désir, mais d’une question de survie ou de disparition », estimant que « le devoir aujourd’hui nous oblige à servir la Tunisie de n’importe quel poste que ce soit ».

Dans une allusion indirecte aux Frères musulmans, il a demandé : « Pourquoi ont-ils boycotté les élections législatives et se précipitent-ils maintenant vers les élections présidentielles ? ».

Il a ajouté : « La question aujourd’hui est celle du pays et de la poursuite de la lutte nationale de libération pour sauver la Tunisie de ceux qui l’ont sabotée et corrompue dans tous les domaines et secteurs ».

Il a souligné qu’il « n’est pas acceptable que des groupes qui se cachent à l’étranger se présentent aux élections ».

Il a poursuivi en demandant : « Avez-vous déjà entendu parler d’un président d’un pays occidental se présentant pour la Tunisie ? Le candidat doit être soutenu par les Tunisiens et élu par eux, et non pas par une autre partie. Nous menons une guerre pour l’existence et la survie ou la disparition pour la patrie. Nous sommes fiers de notre souveraineté et nous ne la vendrons pas pour les trésors du monde ».

Selon Saïed, « le pouvoir n’est pas une ambition, un siège ou un fauteuil comme ils l’imaginent et le rêvent, mais une responsabilité… Nous restons fidèles à notre serment envers notre Seigneur et notre peuple pour purifier le pays de ceux qui l’ont corrompu dans tous les domaines ».

« Difficultés artificielles »

Il a insisté : « Nous restons fidèles à notre serment et ne reculerons jamais… Celui qui veut entraver les citoyens et les prospects de l’administration (les institutions gouvernementales) en leur refusant les services qui doivent être fournis, n’a pas sa place dans l’administration ».

La Tunisie se prépare à des élections présidentielles à l’automne prochain, la 12e dans le pays et la troisième depuis 2011, au cours desquelles les Tunisiens choisiront le huitième président de la République pour un mandat de cinq ans.

Le mandat présidentiel actuel prend fin en octobre prochain.

Depuis son accession à la présidence, Saïed s’est engagé dans une lutte acharnée contre les Frères musulmans, rouvrant des dossiers qu’ils tentaient de maintenir dans l’ombre après leur rejet par le peuple.

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