Moyen-Orient

Matin gris à Beyrouth… et Israël continue de bombarder la banlieue


Des bâtiments rasés au sol et d’autres complètement détruits, tandis que certaines rues sont recouvertes de débris, dans une scène révélée par le soleil du matin après une nuit sanglante.

Avec le lever du soleil samedi, les rayons ont mis en lumière l’ampleur des destructions réelles sur le terrain qui ont touché la banlieue sud de la capitale libanaise, comme le montrent des vidéos capturées par les habitants d’un matin gris sans couleurs.
Dans ce contexte, l’armée israélienne poursuit, samedi, ses frappes intensives sur la banlieue considérée comme le bastion du Hezbollah, suite à une violente attaque contre un « carré sécurisé » du parti ciblant son secrétaire général Hassan Nasrallah, selon des médias israéliens.

Un proche du Hezbollah a déclaré à l’agence « France Presse » après les premières frappes survenues peu après six heures du soir que Nasrallah « va bien », mais après de longues heures suivant la frappe, aucun communiqué officiel du parti n’a été émis.

Les bombardements sur la banlieue sud se sont poursuivis pendant la nuit, et l’armée israélienne a annoncé samedi matin avoir ciblé des sites du Hezbollah dans l’est du Liban.

Dans un communiqué, l’armée a indiqué qu’elle « bombardait actuellement des objectifs… de l’organisation terroriste Hezbollah dans la région de la Békaa » à l’est du Liban.
Elle a également signalé que des sirènes d’alerte avaient retenti dans le nord d’Israël, tandis que le Hezbollah annonçait avoir tiré des roquettes sur « la colonie de Kabri en lançant une salve de roquettes Fadi 1 ».

Déplacement et embouteillages

Des centaines de familles ont fui d’urgence pendant la nuit la banlieue sud sous les bombardements, après que l’armée israélienne a émis des alertes demandant à certains habitants de quitter leurs quartiers.

Les routes de la capitale plongée dans l’obscurité à cause des coupures de courant ont connu d’importants embouteillages au milieu de la nuit, tandis que des hommes, des femmes et des enfants se rassemblaient sur la place des Martyrs au centre de la capitale et sur la corniche d’Aïn el-Mreisseh, s’étendant sur le sol, l’inquiétude sur leurs visages.

Le ministère de la Santé a annoncé samedi que les hôpitaux de la banlieue sud évacueraient leurs patients et a appelé, dans un communiqué, « les hôpitaux de Beyrouth, du Mont-Liban et des régions non touchées par l’agression israélienne à cesser d’accueillir des cas non urgents jusqu’à la fin de la semaine prochaine ».

Cette mesure vise à « faire de la place pour accueillir les patients dans les hôpitaux de la banlieue sud de Beyrouth qui seront évacués en raison des développements de l’agression », selon le ministère.

L’armée israélienne a annoncé vendredi soir/samedi via l’application Telegram que les frappes ultérieures ciblaient des entrepôts d’armes, des usines de munitions et des centres de commandement du Hezbollah sous des immeubles résidentiels.

Le parti a nié dans un court communiqué les « allégations » israéliennes concernant l’existence d’entrepôts d’armes dans des bâtiments résidentiels.

Nasrallah ciblé

L’armée israélienne a déclaré que l’attaque violente sur la banlieue sud visait le quartier général du Hezbollah à Haret Hreik, et des chaînes de télévision israéliennes ont rapporté que le secrétaire général du parti, Hassan Nasrallah, était la cible.

Cependant, une source proche du Hezbollah a confirmé que Nasrallah « va bien ».
Le porte-parole de l’armée israélienne, Daniel Hagari, a déclaré lors d’une conférence de presse vendredi soir : « Nous sommes en train de vérifier les résultats de l’attaque contre le quartier général central du Hezbollah« , affirmant « que nous savons que notre attaque a été très précise ».

La frappe sur le quartier général du Hezbollah a produit un bruit assourdissant qui a résonné à Beyrouth et dans ses environs, suscitant un état de peur et d’angoisse parmi les habitants.

L’attaque a eu lieu à 15h30 UTC, causant d’énormes destructions dans une zone densément peuplée, et a provoqué des cratères de cinq mètres de diamètre, selon un photographe de l’agence France Presse.

Une source proche du parti a déclaré qu’elle avait complètement détruit six bâtiments, tandis que le ministère de la Santé a fait état de six morts et de 91 blessés, dans un bilan encore provisoire.

« J’ai eu l’impression que la maison tremblait comme si une roquette était tombée sur moi et que ma vie était finie », a déclaré à l’agence France Presse Abir Hamoud, une enseignante quadragénaire résidant dans la banlieue, sous le choc, ajoutant : « C’est une sensation indescriptible ».

La frappe a été suivie d’une série de raids sur la banlieue, le sud et la Békaa (est).
L’armée israélienne a également annoncé avoir tué plusieurs membres du Hezbollah dans le sud du Liban, y compris le commandant de l’unité de missiles du sud et son adjoint.

Ces frappes sont les plus violentes depuis la guerre de 2006 entre Israël et le Hezbollah qui a duré 33 jours.

L’armée israélienne a également annoncé pendant la nuit que des avions survolaient la zone autour de l’aéroport de Beyrouth pour empêcher l’Iran, qui soutient le Hezbollah au Liban, d’envoyer des cargaisons d’armes au parti.

Hagari a déclaré : « Nous ne permettrons à aucun avion hostile transportant des équipements militaires d’atterrir ici ».

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