Macron prévoit de renforcer le rapprochement avec le Maroc en ouvrant un consulat à Laâyoune
La visite du président français à Rabat prévue pour la fin du mois marquera un tournant important dans les relations franco-marocaines et dans le dossier du Sahara.
Selon le site de l’Institut des perspectives géopolitiques, le président français Emmanuel Macron devrait annoncer, lors de sa prochaine visite à Rabat à la fin de ce mois, l’ouverture d’un consulat général français européen dans la ville de Laâyoune, la plus grande ville du Sahara marocain. Ce geste marquerait une nouvelle étape dans les relations avec le Royaume, en affirmant le soutien de la France à la proposition marocaine d’autonomie sous souveraineté marocaine comme seule solution pour mettre fin au conflit initié par l’Algérie et le Front Polisario séparatiste.
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Le rapport indique que Macron pourrait annoncer cette démarche, qui représenterait un tournant significatif dans la reconnaissance internationale de la marocanité du Sahara, lors d’un discours devant le Parlement marocain, prévu pour le lundi 28 octobre. Ce rapport se fonde sur des informations provenant d’une source au sein du Palais de l’Élysée.
Selon cette même source, l’ouverture officielle du consulat général français européen aura lieu le 6 novembre, soit quelques jours après la visite de Macron au Maroc. Cette date coïncide avec la célébration de la Marche Verte, un événement de grande importance symbolique pour le Maroc.
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La décision française, selon la source de l’Élysée, constituerait une nouvelle avancée de Paris sur la question du Sahara, avec des répercussions positives pour les autres pays de l’Union européenne, qui pourraient suivre l’exemple de Paris en ouvrant leurs propres représentations diplomatiques dans le Sahara marocain.
La visite de Macron, par son timing et son contenu, constituera un tournant décisif pour la question de la marocanité du Sahara et aura un impact considérable sur les relations franco-marocaines. Elle devrait être marquée par la signature d’accords économiques renforçant le partenariat entre les deux pays, avec des retombées politiques et commerciales dépassant le cadre bilatéral pour influencer la sphère européenne, où Paris joue un rôle majeur et pourrait mobiliser un soutien accru au sein de l’Union européenne pour la souveraineté marocaine sur ses territoires du Sud.
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Cette visite enverra également plusieurs messages diplomatiques et politiques profonds, comme l’a souligné Abdullah Boussouf, chercheur en sciences humaines, Il estime que cette visite, par son timing, signifie que « le conflit autour du Sahara touche à sa fin, en raison de la vision marocaine fondée sur l’égalité et la souveraineté, » alors qu’en parallèle, « le régime algérien continue de se débattre dans des crises internes et régionales qui traduisent sa faiblesse croissante, particulièrement après la reconnaissance française qui a ébranlé sa stabilité. » Il ajoute que « tandis que le Maroc accueille le président français avec les honneurs diplomatiques, l’Algérie se contente des tentatives de représailles et de la frénésie médiatique. »
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L’Algérie avait menacé de prendre des mesures douloureuses en réponse au soutien français à la proposition marocaine d’autonomie au Sahara sous souveraineté marocaine. Cependant, les analystes estiment que le régime algérien n’a pas les moyens de sanctionner Paris et qu’il a perdu toute marge de manœuvre pour user de menaces ou de chantage. Ils rappellent que l’Algérie a échoué dans ses tentatives de pression sur l’Espagne, qui a maintenu sa position souveraine et inébranlable sur la marocanité du Sahara, malgré sa dépendance accrue vis-à-vis du gaz algérien.
Ces analystes soulignent que l’Algérie prendrait des risques en nuisant à ses relations avec l’Union européenne si elle optait pour des positions hostiles envers Paris.
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Le Sahara marocain est devenu un centre d’intérêt international, grâce à ses ressources et à sa position géographique stratégique, renforcé par des projets d’envergure lancés par le Roi du Maroc dans les régions du Sud, visant à transformer cette zone en un pôle d’investissement.
Des entreprises françaises et occidentales, comme le groupe français Engie en partenariat avec Nareva du Maroc, sont d’ailleurs déjà impliquées dans des projets de grande envergure dans le Sahara, notamment la construction d’une usine de dessalement d’eau de mer à Dakhla.
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Le rapprochement entre Paris et Rabat a suscité un regain d’intérêt des entreprises françaises au Maroc. Étienne Girod, président du Conseil français des investisseurs en Afrique, a déclaré : « Depuis deux ans, nous évitions de trop nous montrer. Ce n’était pas dans notre intérêt d’afficher ouvertement notre nationalité. »
Un entrepreneur français, souhaitant garder l’anonymat, a ajouté que « des entreprises marocaines de grande envergure ont de nouveau frappé à notre porte pour établir des partenariats au Maroc. » Au cours des dernières années, « nous avons ressenti un climat de tension. » Jean-Charles Damblin, directeur général de la Chambre de commerce et d’industrie française au Maroc, a précisé que « sur le plan des marchés publics, les choses étaient parfois un peu plus compliquées. »
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Il a cependant assuré qu’il n’y a pas eu de ralentissement notable dans les relations économiques malgré les tensions diplomatiques des dernières années, les échanges commerciaux ayant atteint un niveau record de 14 milliards de dollars l’année dernière. La guerre en Ukraine a par ailleurs entraîné une augmentation des importations françaises de produits agricoles.
La France demeure le premier investisseur étranger au Maroc, avec la quasi-totalité des entreprises du CAC 40 ayant des filiales dans le Royaume, qui compte environ mille entreprises françaises, notamment dans les secteurs de l’automobile et de l’aéronautique.
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De même, le Maroc est le premier investisseur africain en France, avec une augmentation des investissements directs marocains, passant de 372 millions d’euros en 2015 à 1,8 milliard d’euros en 2022.
Ce rapprochement diplomatique fait suite à une période de tensions entre les deux pays, liée à la volonté de la France de maintenir un équilibre dans sa position sur la question du Sahara vis-à-vis de l’Algérie. Il a été préparé par des échanges de visites ministérielles ces derniers mois, en prélude à la visite d’État que le président Macron effectuera prochainement, après plusieurs reports ces dernières années.
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