L’Ouest libyen en flammes : Des affrontements sanglants transforment les rues en zones de guerre

Une situation sécuritaire sans précédent secoue récemment les villes de l’ouest de la Libye, en raison de la poursuite des affrontements armés entre milices cherchant à contrôler les territoires et les installations stratégiques.
Ces affrontements ont fait de nombreux morts et blessés, majoritairement parmi les civils, illustrant l’ampleur du chaos qui règne dans ces zones, en l’absence manifeste d’une autorité gouvernementale.
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Dans la capitale Tripoli, la tension sécuritaire s’est ravivée avec les mouvements de milices armées venues de la ville de Misrata.
Aux abords de l’université de Tripoli, un incident tragique s’est produit : un étudiant et une étudiante ont été blessés par des éclats d’obus tombé lors du passage d’un convoi armé. Ce dernier a tiré de manière aléatoire pour intimider les passants et démontrer sa puissance. Les deux étudiants ont été transportés à l’hôpital dans un état critique.
Dans la ville de Zaouïa, à l’ouest de la capitale, les affrontements se sont intensifiés aux abords de la raffinerie de pétrole entre la milice « Al-Kaboutat », dirigée par Othman Al-Lahib, et les membres de l’unité de lutte contre les menaces sécuritaires relevant de Harsha. Ces violents affrontements, qui se sont propagés aux quartiers résidentiels, ont causé la mort de plusieurs personnes, dont un agent de sécurité et un jeune civil nommé Wasim, en plus de nombreux blessés. De nombreuses habitations et commerces ont également été endommagés, plongeant les habitants dans un climat de peur et d’anxiété.
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Alors que ces événements s’intensifient, la Commission nationale des droits de l’Homme en Libye a mis en garde contre la montée de la criminalité et des violations graves des droits humains dans les villes de l’ouest. Elle a signalé six cas d’exécutions extrajudiciaires et trois agressions armées contre des civils, dont des enfants, ainsi que des failles sécuritaires critiques et une anarchie croissante dans plusieurs régions.
Les observateurs estiment que ces affrontements ne sont pas de simples incidents sécuritaires ponctuels, mais s’inscrivent dans un conflit d’influence prolongé entre milices armées cherchant à s’emparer de centres de pouvoir économique, tels que les postes-frontières et les infrastructures pétrolières, notamment la raffinerie de Zaouïa, dans un contexte de vide institutionnel qui a transformé l’ouest de la Libye en un champ ouvert à la compétition armée et aux luttes d’intérêts.
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L’analyste militaire libyen Mohamed Al-Tarhouni affirme que la solution fondamentale réside dans le démantèlement des milices, leur désarmement et leur retrait des villes, en insistant sur la nécessité d’intégrer les éléments réhabilitables dans les institutions de l’État selon des critères professionnels et rigoureux.
Il a également souligné que la persistance de l’absence de l’État, la corruption généralisée et l’impunité renforcent le pouvoir des milices et leur confèrent plus d’influence au détriment de la sécurité et de la stabilité.
Al-Tarhouni a appelé à activer le Comité militaire 5+5 et à œuvrer pour l’unification de l’institution militaire libyenne, soulignant l’importance d’un véritable soutien international pour instaurer la sécurité et mettre fin au chaos des armes qui menace la vie des civils et l’avenir de la stabilité du pays.