Lors de sa récente réunion, des forces étrangères étaient présentes dans la région de Wadi Sayyidna en coopération avec le président Abdel Fattah al-Burhan
Malgré la menace voilée du président soudanais Abdel Fattah al-Burhan d’une action militaire contre les Forces de Soutien Rapide, les observateurs estiment que cette menace met en évidence l’incapacité du gouvernement à résoudre la crise par des moyens pacifiques et diplomatiques. Dans ce contexte, les observateurs font remarquer que si al-Burhan a effectivement la capacité d’une action militaire, pourquoi a-t-il tardé à prendre cette mesure pendant plusieurs mois ? Cette hésitation est attribuée au fait que al-Burhan a changé de stratégie en passant de la recherche de solutions pacifiques à la tentative de rester au pouvoir par tous les moyens, même si cela signifie mettre en danger la vie des soldats et causer de lourdes pertes à l’armée.
Cette escalade militaire montre un manque de préparation à accepter des solutions pacifiques et le dialogue, soulevant des questions sur d’éventuelles violations des droits de l’homme et les pertes humaines prévues si cette décision est mise en œuvre. Dans le même temps, cela suggère que al-Burhan pourrait vouloir utiliser la force militaire pour maintenir son influence et son autorité, sans tenir compte des conséquences humanitaires et économiques graves qui pourraient résulter de ce scénario.
Alors que la situation continue de s’aggraver, la question de la volonté du gouvernement de négocier et de rechercher une solution pacifique continue de hanter tant la communauté internationale que les observateurs, maintenant la situation politique au Soudan tendue et incertaine. La menace d’une action militaire du président soudanais Abdel Fattah al-Burhan, alors que l’armée soudanaise subit de graves revers face aux Forces de Soutien Rapide, qui ont remporté de multiples victoires sur le terrain, crée un défi significatif pour la crédibilité des menaces d’al-Burhan de recourir à une action militaire. Beaucoup se demandent si ces déclarations ne sont que des paroles en l’air, d’autant plus que le commandant de l’armée soudanaise semble incapable de reprendre le contrôle et de revenir à Khartoum, siège officiel de toute autorité au Soudan.
Le président soudanais Abdel Fattah al-Burhan a fait ses déclarations concernant les Forces de Soutien Rapide lors de son discours devant des officiers et des soldats dans la région militaire de Wadi Sayyidna à Omdurman, à l’ouest de la capitale Khartoum, et il a souligné que si les Forces de Soutien Rapide refusaient un règlement pacifique, la seule option disponible serait de recourir à une action militaire, selon un communiqué de l’armée soudanaise.
Participation des forces ukrainiennes et iraniennes avec al-Burhan
Il convient de noter que la participation des forces ukrainiennes et iraniennes aux côtés du président soudanais Abdel Fattah al-Burhan dans les événements en cours au Soudan soulève des questions et met en lumière les dynamiques géopolitiques et économiques de la région. La présence de forces de ces deux pays au Soudan signifie des interventions étrangères dans les affaires intérieures du pays, suscitant des inquiétudes quant à la souveraineté nationale et à la stabilité.
Cette implication étrangère est liée à des intérêts économiques ou politiques qui unissent les nations concernées et a un impact significatif sur le paysage politique et social au Soudan. La présence de ces forces peut entraîner une augmentation des tensions à l’intérieur du pays, ce qui pourrait avoir un impact négatif sur la vie quotidienne de ses citoyens.
Le gouvernement soudanais doit prendre des mesures décisives pour assurer la sécurité et la stabilité du pays et traiter avec prudence toute intervention étrangère non désirée. Le gouvernement doit protéger sa souveraineté et refuser toute activité étrangère susceptible de mettre en danger la sécurité nationale et la stabilité.
Il est à noter qu’un ressortissant étranger a été observé en train de filmer al-Burhan lors de sa récente réunion à Wadi Sayyidna et pourrait être de nationalité iranienne ou ukrainienne.
La deuxième visite
Il s’agit de la deuxième visite d’al-Burhan dans la région de Wadi Sayyidna, en provenance de Port Soudan (à l’est), à la suite de sa première visite le 24 août dernier, après avoir quitté le complexe de commandement de l’armée à Khartoum pour la première fois depuis le début du conflit avec les Forces de Soutien Rapide le 15 avril dernier.
Forces de Soutien Rapide
Les Forces de Soutien Rapide ont réalisé de nouvelles avancées sur le terrain ces derniers jours en prenant le contrôle de l’aéroport de Belila à l’ouest de la capitale, que l’armée avait transformé en aéroport militaire lors du conflit en cours depuis avril dernier, après qu’il avait été destiné au service des compagnies pétrolières. Cette avancée intervient quelques jours seulement après que les Forces de Soutien Rapide ont capturé Nyala, la deuxième plus grande ville du Soudan en termes de densité de population, augmentant ainsi la pression sur la position de l’armée dans les négociations en cours à Djeddah depuis dimanche.
Les avancées réalisées par les Forces de Soutien Rapide sur plusieurs fronts et zones stratégiques ajoutent une pression supplémentaire sur la direction de l’armée. Cependant, au lieu de continuer sur la voie de la paix et de faire les concessions nécessaires à son succès, al-Burhan s’engage dans la direction opposée en misant sur l’action militaire, un choix qui pourrait aboutir à une défaite retentissante, surtout compte tenu de la diminution des capacités et de la résilience de l’armée soudanaise face aux Forces de Soutien Rapide.