L’ONU met en garde contre une famine dans le nord de Gaza
Israël rejette le rapport de l’ONU sur la famine à Gaza, le qualifiant de partial
Un rapport soutenu par les Nations Unies a mis en garde, ce samedi, contre le risque imminent de famine dans le nord de la bande de Gaza, en raison de l’intensification des bombardements, des combats et de l’arrêt presque total de l’aide alimentaire. Israël a rejeté ce rapport, le qualifiant de partial.
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La Commission d’évaluation de la famine a averti que « le risque de famine est imminent et élevé, en raison de la détérioration rapide de la situation à Gaza ». Le rapport ajoute que « le seuil de la famine pourrait avoir déjà été atteint ou le sera bientôt ».
La Commission prévoit que d’ici à avril 2025, environ 345 000 personnes à Gaza, soit 16 % de la population, seront en situation d’insécurité alimentaire « catastrophique ». Ce niveau est classé comme phase 5 par l’IPC (Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire), où des signes évidents de famine, de décès, de privations et de malnutrition aiguë sont présents.
Depuis le rapport de la commission en date du 17 octobre, les conditions se sont aggravées dans le nord de Gaza, avec l’effondrement des systèmes alimentaires, la baisse de l’aide humanitaire, et des conditions sanitaires de plus en plus précaires.
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Elle conclut que « la famine, la malnutrition et les décès dus à la malnutrition et aux maladies s’aggravent rapidement dans ces régions ».
Depuis le 6 octobre, l’armée israélienne mène une offensive terrestre et aérienne dans le nord de Gaza, notamment dans les zones de Jabaliya, Beit Lahia et Beit Hanoun, pour empêcher les combattants du Hamas de se regrouper.
Selon le rapport, les envois d’aide autorisés à entrer à Gaza sont désormais au plus bas depuis octobre 2023, les prix des produits de base augmentant sur le marché noir. Les prix du gaz de cuisson, du diesel et du bois ont respectivement augmenté de 2 612 %, 1 315 % et 250 %.
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Face à cette flambée des prix, le rapport souligne que les moyens de subsistance se sont effondrés, rendant l’achat de nourriture et de produits essentiels presque impossible.
La commission a également exprimé son inquiétude quant à la décision d’Israël de couper ses relations avec l’UNRWA le mois dernier, avertissant des « conséquences graves pour les opérations humanitaires ».
L’armée israélienne a cependant rejeté les conclusions du rapport, affirmant que « malheureusement, les chercheurs continuent de s’appuyer sur des données incomplètes et partiales issues de sources ayant des intérêts particuliers ».
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Elle a ajouté avoir renforcé l’aide humanitaire, en ouvrant un passage supplémentaire ce vendredi. L’armée a indiqué que 39 000 camions transportant plus de 840 000 tonnes de nourriture sont entrés à Gaza au cours des deux derniers mois, et que des réunions avec l’ONU, qui a 700 camions d’aide prêts à être distribués, ont lieu quotidiennement.
Sur le terrain, deux frappes israéliennes distinctes ont tué au moins 13 personnes, dont des femmes et des enfants, samedi à Gaza, selon les responsables de la santé palestiniens. Israël a, de son côté, annoncé la première livraison d’aide au nord de Gaza depuis des semaines.
L’une des frappes a touché une école transformée en abri dans le quartier Al-Tuffah à Gaza, tuant au moins six personnes, dont des journalistes locaux, une femme enceinte et un enfant, selon le ministère de la Santé de Gaza. L’armée israélienne a affirmé cibler un membre du Jihad islamique palestinien, sans fournir de preuves supplémentaires.
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La deuxième frappe a tué sept personnes en visant une tente de déplacés dans la ville de Khan Younès. Parmi les victimes figurent deux femmes et un enfant, selon l’hôpital Nasser. L’armée israélienne n’a pas répondu immédiatement aux demandes de commentaires sur cet incident.
Certains critiques dénoncent l’usage de la famine comme tactique dans le nord de Gaza, ce qui a poussé les États-Unis, allié principal d’Israël, à fixer une date limite dans les jours à venir pour améliorer la situation humanitaire, sous peine de possibles restrictions sur la coopération militaire.
Les organisations de défense des droits de l’homme considèrent que le blocus de l’aide humanitaire constitue un crime de guerre, un crime contre l’humanité et une violation du droit international. Des rapports indiquent que l’État israélien utilise cette stratégie dans sa guerre contre le Hamas, mentionnant des plans de pression par la privation alimentaire élaborés par les généraux israéliens.