Politique

L’Observatoire : La Russie a transféré des officiers syriens vers une base en Afrique du Nord


L’Observatoire syrien des droits de l’homme confirme le transfert de dizaines d’officiers de haut rang de l’ancien armée syrienne depuis des bases russes en Syrie en deux vagues après la chute du régime de Bachar al-Assad.

L’Observatoire syrien des droits de l’homme a révélé que l’armée russe a transféré des dizaines d’officiers de haut rang de l’ancien armée syrienne vers une base russe en Afrique du Nord, une référence à la Libye, où Moscou possède des bases militaires dans la région orientale.

Selon des sources fiables citées par l’Observatoire, les raisons de ce transfert et la destination future de ces officiers sont inconnues, bien qu’il ait été précisé qu’ils ont été déplacés en deux vagues.

« La première vague a eu lieu lors de la chute du régime et de la fuite de Bachar al-Assad, soit le 8 décembre. Elle a impliqué une trentaine de hauts responsables du renseignement, des chefs militaires et des figures influentes de l’État, y compris des personnalités sanctionnées par les États-Unis et l’Union européenne », a précisé l’Observatoire.

« La deuxième vague a eu lieu le 13 du même mois, lorsque des officiers supérieurs ont été transférés à bord d’un avion-cargo militaire russe ».

Il est actuellement impossible de connaître le destin de ces officiers, ni s’ils seront utilisés par l’armée russe dans d’autres zones de combat, telles que la Libye ou la région du Sahel africain, en tant que mercenaires.

Les forces russes avaient quitté plusieurs positions en Syrie pour se redéployer vers deux bases : la base aérienne de Hmeimim à Lattaquié et la base navale de Tartous, sur la côte méditerranéenne.

L’Observatoire a précisé que des avions de transport russes à Hmeimim et des navires à Tartous ont transféré, par vagues successives, leurs ressortissants, officiers et soldats russes avant même la fuite de Bachar al-Assad.

Les nouvelles forces de sécurité en Syrie poursuivent toujours leurs recherches pour retrouver un certain nombre de hauts responsables militaires impliqués dans des crimes contre les opposants.

Après la chute du régime, des membres du groupe Hay’at Tahrir al-Sham se sont exprimés devant les bases russes, évoquant la présence d’officiers syriens impliqués dans des actes de torture et de meurtre envers les Syriens, et ont demandé leur extradition.

La Russie soutient la Syrie depuis les premiers jours de la guerre froide, reconnaissant son indépendance en 1944, lorsque Damas cherchait à se débarrasser de la colonisation française. L’Occident a longtemps considéré la Syrie comme un vassal de l’Union soviétique.

Après l’effondrement de l’Union soviétique en 1991, de nombreuses installations militaires russes ont fermé leurs portes. Cependant, Moscou a conservé sa base navale à Tartous, bien que réduisant sa taille et ses capacités.

La situation a changé en 2010 lorsque le président russe Vladimir Poutine a adopté une politique plus ambitieuse, augmentant les dépenses militaires pour moderniser l’armée et entamant des travaux pour permettre à Tartous d’accueillir de grands navires.

Les choses se sont accélérées en 2015 lorsque la Russie a fourni son armée et le groupe paramilitaire Wagner pour soutenir le maintien au pouvoir de Bachar al-Assad. À la fin de cette année-là, les médias russes ont rapporté que 1 700 soldats étaient présents à la base militaire de Tartous, mais le nombre actuel de personnels présents reste inconnu, car le ministère de la Défense russe ne divulgue aucune information précise à ce sujet.

Depuis 2015, des avions russes ont décollé de cette base pour mener des bombardements dévastateurs contre l’opposition et les villes du pays, dans une intervention qui a permis de sauver le régime de Bachar al-Assad.

Le Kremlin a affirmé que, depuis la chute d’al-Assad, ses priorités se concentrent sur la sécurisation de ses bases militaires en Syrie et de ses missions diplomatiques.

 

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