L’Iran prononce des peines de mort au milieu des tensions régionales
Le pouvoir judiciaire iranien exécute quatre personnes par pendaison, les condamnant pour espionnage au profit d'Israël, moins de deux semaines après l'exécution d'un homme pour des raisons similaires
Le pouvoir judiciaire iranien a annoncé vendredi l’exécution de quatre personnes par pendaison pour leur condamnation pour espionnage au profit d’Israël, moins de deux semaines après l’exécution d’un homme pour des raisons similaires. Les charges d’espionnage sont désormais une accusation toute prête contre toutes les forces opposées au régime de Téhéran.
Le site web Mizan Online, affilié à l’autorité judiciaire, a déclaré que ‘quatre membres d’un groupe de sabotage lié au régime sioniste (Israël) ont été exécutés ce matin’ dans la province de l’Azerbaïdjan occidental, au nord-ouest de l’Iran. Il a précisé que trois hommes – Vafa Honarh, Aram Omri et Rahman Barhazou – et une femme nommée Nassim Namazi ont tous été condamnés à mort pour des chefs d’accusation de ‘combat’ ou de guerre contre Allah et de ‘corruption sur terre’ en ‘collaborant avec le régime sioniste.’ Mizan a ajouté que le groupe ‘a commis des actes à grande échelle contre la sécurité du pays sur ordre du Mossad.’
Le 16 décembre, un homme religieux a également été exécuté pour avoir travaillé pour le Mossad dans la province du Sistan-Baloutchistan, au sud-est. La justice n’a pas identifié l’homme à l’époque, mais a déclaré qu’il était accusé de ‘coopération en matière de renseignement et d’espionnage au profit du régime sioniste hostile.’
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De nouvelles sanctions européennes contre les entités iraniennes… et les Gardiens de la Révolution ?
En décembre, la République islamique a exécuté quatre autres personnes accusées de coopération avec les agences de renseignement israéliennes. Téhéran accuse Israël de mener une vague d’attaques de sabotage et d’assassinats liés à son programme nucléaire, avec plusieurs scientifiques iraniens assassinés, dont Mohsen Fakhrizadeh, ciblé par des tirs à Téhéran.
Des groupes de défense des droits de l’homme, dont Amnesty International, affirment que l’Iran se classe au deuxième rang mondial après la Chine en termes de peines de mort exécutées. Les peines de mort ont augmenté récemment sur fond de ciblage d’officiers des Gardiens de la révolution iranienne dans des opérations d’assassinat en Syrie, comme la frappe aérienne israélienne qui a visé Rida Musawi.
Le Mossad israélien a averti à plusieurs reprises des conséquences des tentatives continues de l’Iran de cibler des Israéliens. Le chef de l’agence de renseignement la plus dangereuse de la région, David Barnea, a déclaré que son pays n’hésiterait pas à répondre par l’assassinat de dirigeants iraniens.
À son tour, le renseignement iranien a cherché à cibler les intérêts israéliens dans la région en assassinant des citoyens israéliens et en ciblant des navires appartenant à des hommes d’affaires israéliens dans les voies navigables à l’aide de drones.
Le conflit en cours à Gaza ajoute à la tension entre l’Iran et Israël, avec des menaces mutuelles d’opérations de représailles. Les observateurs estiment que l’Iran relance l’utilisation des peines de mort au milieu des tensions avec l’Occident et des tentatives d’imposer davantage de sanctions à Téhéran et à ses alliés dans la région.