L’Iran n’exclut pas une nouvelle guerre et se prépare au pire

Le conseiller du commandant en chef des forces armées iraniennes a déclaré que la situation actuelle ne représente, pour son pays, qu’un cessez-le-feu fragile susceptible de s’effondrer à tout moment.
Le général Yahya Rahim Safavi, conseiller militaire suprême, n’a pas exclu l’éventualité d’un nouveau conflit avec Israël, soulignant que l’Iran se prépare aux pires scénarios. Il a affirmé que la trêve et le cessez-le-feu actuels pouvaient s’effondrer à tout moment, précisant que Téhéran considère la phase actuelle non pas comme une « trêve », mais comme une véritable « phase de guerre ».
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Cité par l’agence officielle Irna dimanche soir, Safavi a déclaré que « le déclenchement d’une nouvelle guerre est plausible, et peut-être qu’après celle-ci, il n’y aura plus de guerre ». Il a ajouté : « Aucun protocole ni aucun accord n’a été signé entre nous et les Israéliens, ni entre nous et les Américains. »
Il a précisé : « Nous, militaires, élaborons nos scénarios sur la base des pires hypothèses et préparons nos plans en conséquence. » Il a ainsi appelé à renforcer simultanément les systèmes de défense et les stratégies offensives.
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Selon lui, Israël et les États-Unis considèrent que la paix ne peut être obtenue que par la force, ce qui oblige l’Iran à se positionner comme une puissance régionale et mondiale. Le cessez-le-feu intervenu après la guerre de douze jours — durant laquelle l’Iran a subi des frappes israéliennes puis américaines visant des installations nucléaires — n’est, d’après lui, qu’une trêve précaire susceptible de voler en éclats à tout moment.
Il a insisté sur la nécessité pour l’Iran de renforcer non seulement ses capacités militaires, mais également ses outils diplomatiques, médiatiques, cybernétiques, balistiques et de drones. Safavi a conclu : « La meilleure défense, c’est l’attaque. Se préparer à la guerre demeure la meilleure garantie de paix. »
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Plusieurs analystes estiment que la confrontation militaire avec Israël pourrait être imminente et d’une intensité inédite. Certains experts jugent que Téhéran, fort des leçons tirées des précédents conflits, réagira désormais avec une fermeté accrue.
Les préparatifs iraniens incluent la mise à l’abri de scientifiques nucléaires, la création de nouveaux centres de commandement, ainsi que l’acquisition supposée de systèmes de défense antiaérienne auprès de la Chine.
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Ces déclarations surviennent alors qu’Israël menace de lancer une nouvelle offensive militaire contre l’Iran, peu après l’entrée en vigueur, en juin 2025, d’un accord de cessez-le-feu.
Des rapports internationaux indiquent que l’Iran a subi de lourdes pertes durant la guerre de douze jours : élimination de scientifiques nucléaires de haut rang, de commandants du Corps des gardiens de la révolution, destruction partielle de ses défenses et de ses installations nucléaires, ainsi que la mort de centaines de civils. Les frappes aériennes israéliennes et américaines auraient anéanti plus de 80 % des capacités de défense aérienne iraniennes, des dizaines de batteries antimissiles, ainsi que des centaines de rampes de lancement de missiles balistiques et de drones avant leur mise en service.
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La guerre aurait en outre causé des pertes économiques chiffrées en milliards, paralysé les activités commerciales et gravement endommagé les infrastructures.
Malgré ces revers, Téhéran a cherché à démontrer sa résilience en menant jusqu’aux derniers instants des frappes de missiles contre Israël, faisant selon des sources israéliennes 30 morts et plus de 1 300 blessés.
Dans ce contexte, la situation actuelle s’apparente à un état de « guerre latente » où chaque camp garde le doigt sur la gâchette. Le risque d’une reprise des hostilités demeure élevé, et une éventuelle implication accrue des États-Unis pourrait rendre tout futur conflit encore plus dévastateur que le précédent.