Politique

L’Iran mise sur les Houthis et les milices irakiennes pour soutenir Gaza

Les Houthis confirment une intensification des attaques contre Israël après le retrait du Hezbollah libanais de l'équation du conflit direct.


L’appel lancé jeudi par le leader houthi Abdelmalek al-Houthi à poursuivre les attaques par missiles et drones contre Israël, en menaçant d’opérations plus puissantes, constitue une tentative iranienne de contourner le plan de soutien à Gaza dans le cadre de ce qu’on appelle « l’unité des fronts ». Cela intervient après la neutralisation du rôle du Hezbollah, entré en trêve avec Israël à la suite des frappes sévères qu’il a subies.

Selon la chaîne Al-Massira, Abdelmalek al-Houthi a déclaré : « Au niveau de l’axe de la résistance, il est important de capitaliser sur les réalisations du front libanais et de se diriger vers une intensification accrue, notamment sur les fronts irakien et yéménite. »

Il a ajouté : « Le front irakien est fort et crucial, et il dispose de capacités qui lui permettent d’être plus efficace, si Dieu le veut, dans l’affrontement avec l’ennemi israélien. »

Ces déclarations interviennent alors qu’une source au sein de la Coordination de la Résistance irakienne a confirmé l’existence d’un consensus au sein de cette coordination pour poursuivre les attaques contre Israël dans la période à venir, même après le cessez-le-feu au Liban.

La source a expliqué : « Les dirigeants de la Coordination de la Résistance irakienne ont tenu une réunion importante et ont convenu de continuer les attaques par drones et missiles développés contre Israël dans la prochaine phase, même après le cessez-le-feu au Liban. »

On estime que l’Iran cherche à maintenir ses efforts de « soutien à Gaza » dans le cadre de l’unité des fronts, malgré la neutralisation du Hezbollah libanais, qui avait abandonné la condition de cesser la guerre sur Gaza en échange de l’arrêt des frappes dans le nord d’Israël.

Le leader du Hezbollah, Hassan Nasrallah, assassiné lors des récents affrontements, avait affirmé qu’il ne cesserait pas les frappes dans le nord de l’État hébreu tant que la guerre sur le territoire palestinien assiégé ne serait pas arrêtée.

Les Houthis poursuivent leurs menaces contre la navigation maritime, lançant régulièrement des drones et des missiles contre Israël depuis le début de la guerre à Gaza en octobre 2023. Ils ont ciblé des navires de fret qu’ils affirment être liés à Israël ou à destination de ce pays dans la mer Rouge et le golfe d’Aden.

De leur côté, les groupes irakiens pro-iraniens continuent de mener des attaques par drones malgré les avertissements de l’État hébreu et les mises en garde transmises à Bagdad, qui a tenté de mobiliser sa diplomatie pour gérer ces risques.

Cette semaine, le Hezbollah irakien a souligné dans un communiqué « la poursuite des opérations de soutien à Gaza », malgré l’entrée en vigueur du cessez-le-feu au Liban annoncé par le président américain Joe Biden. Il a précisé que « l’arrêt des tirs entre les fronts au Liban et l’entité sioniste n’aurait pas été possible sans la résistance des combattants du Hezbollah et l’incapacité des sionistes à atteindre leurs objectifs, faisant de cette décision un choix libanais par excellence. »

Des rapports ont évoqué des avertissements transmis par le secrétaire d’État américain Antony Blinken, mettant en garde contre le risque d’entraîner le pays dans une guerre et appelant à maîtriser les milices, tandis que le gouvernement irakien a été invité à appliquer les accords bilatéraux en matière de défense.

Il est prévu que Téhéran maintienne les fronts du Yémen et de l’Irak actifs, bien qu’ils soient relativement éloignés de la confrontation directe avec Israël. Dans le même temps, Israël devrait concentrer ses efforts sur Gaza pour tenter d’éliminer le mouvement Hamas.

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