L’Iran joue un rôle prépondérant dans le soutien au terrorisme
Un rapport récent de la ‘Central Intelligence Agency’ des États-Unis révèle l’autorisation accordée par l’Iran à Al-Qaïda pour conspirer contre les États-Unis depuis son territoire et mener des attaques contre les intérêts de Washington et les bases militaires dans diverses régions, mettant en lumière le soutien logistique fourni par l’Iran à Al-Qaïda pour ses opérations.
Cela intervient alors que des preuves circulent depuis longtemps sur la coopération de longue date entre l’Iran et Al-Qaïda, plusieurs dirigeants d’Al-Qaïda étant toujours présents en Iran. Le rapport indique également la coopération secrète de l’Iran avec Al-Qaïda depuis le début des années 1990 au Soudan, poursuivant la relation après le transfert d’Al-Qaïda en Afghanistan.
Al-Qaïda était présent sur le sol iranien avant, pendant et après les attaques du 11 septembre.
L’Iran joue un rôle significatif dans le soutien au terrorisme contre les intérêts américains depuis des décennies.
Depuis 2001, des dirigeants d’Al-Qaïda résident en Iran. Al-Qaïda utilise l’Iran comme un hub pour la facilitation, le financement et le transport à travers des institutions dirigées par des musulmans, telles que la Banque islamique de développement, pour fournir un financement illicite. De ce sanctuaire, Al-Qaïda a ordonné des attaques contre des Occidentaux résidant en Arabie saoudite en 2003.
Passage sûr pour l’organisation
Frank Mossama, chercheur au Centre d’études stratégiques Bissa, estime que les preuves contredisent l’hypothèse continue du gouvernement américain selon laquelle le régime de Téhéran n’a pas autorisé Al-Qaïda à conspirer contre les États-Unis depuis les frontières iraniennes.
L’Iran a permis à de nombreux membres d’Al-Qaïda de traverser son territoire en toute sécurité vers l’Afghanistan au milieu des années 1990. Des instructions ont été données aux gardes-frontières iraniens de ne pas tamponner leurs passeports pour empêcher leurs gouvernements d’origine de soupçonner qu’ils se rendaient en Afghanistan.
Rohan Gunaratna a noté dans son livre « Inside Al-Qaeda: Global Terror Network » qu’entre 1996 et 1998, près de 10% des appels d’Osama ben Laden étaient avec des individus en Iran.
En 2011, le juge fédéral John D. Bates a rendu un jugement par défaut concluant que l’Iran et le Soudan étaient coupables des attentats à la bombe d’Al-Qaïda contre les ambassades du Kenya et de Tanzanie en 1998.
Bates a déclaré que « l’Iran joue un rôle significatif dans le soutien au terrorisme contre les intérêts américains depuis des décennies. »
Son jugement stipulait que « le gouvernement iranien a aidé, encouragé et conspiré avec le Hezbollah, Osama ben Laden et Al-Qaïda pour mener des attaques à la bombe généralisées contre les États-Unis en utilisant des mécanismes de voiture piégée. »
Le Sous-comité de la lutte contre le terrorisme et du renseignement de la Chambre des représentants des États-Unis a tenu une audience le 22 mai 2013 pour évaluer la menace pesant sur le sol américain due aux activités d’Al-Qaïda en Iran.
Un document précédemment publié par la Central Intelligence Agency mettait en lumière les matériaux saisis dans le complexe d’Osama ben Laden à Abbottabad, révélant une coopération profonde entre Al-Qaïda et l’Iran.
Le rapport de la CIA décrivait comment l’Iran avait permis à l’opérateur d’Al-Qaïda Yasin Suri d’opérer depuis son territoire en 2005. Selon le document, la mission de Suri était de « connecter les routes d’Abdullah Khan avec l’Iran et d’amener des frères de l’étranger », soulignant l’importance logistique de la présence d’Al-Qaïda en Iran également.
Un autre rapport des Nations unies en 2018 a mis en lumière les rôles de leadership joués par Saif Adel et Abu Muhammad al-Masri depuis l’Iran.
L’administration précédente du président Donald Trump a évité de traiter cette question et l’a laissée à l’administration du président Joe Biden pour y faire face.
Abdullah Ahmad Abdullah
Les deux administrations précédentes, républicaine et démocrate, avaient un intérêt particulier à promouvoir le récit selon lequel l’Arabie saoudite était responsable des attaques d’Al-Qaïda contre les États-Unis au lieu de se concentrer sur les relations illicites du groupe terroriste avec l’Iran.
L’Iran et Al-Qaïda ont élevé leur relation à un nouveau niveau ces dernières années. En 2015, Téhéran aurait « décidé de permettre à Al-Qaïda d’établir un nouveau quartier général opérationnel » sur son sol, et l’organisation terroriste « opère désormais sous la protection du régime iranien. »
En juillet 2018, l’équipe d’analyse et de suivi des sanctions, un groupe d’experts des Nations unies, a constaté en vertu des résolutions 1526 (2004) et 2253 (2015) que « les dirigeants d’Al-Qaïda dans la République islamique d’Iran sont devenus plus en vue grâce à leur travail avec Ayman al-Zawahiri et ont renforcé leur autorité plus qu’auparavant. »
L’opération secrète israélienne
Israël a été plus prudent concernant la coopération entre l’Iran et Al-Qaïda que les États-Unis. En novembre 2020, une opération de renseignement israélienne a secrètement tué le dirigeant d’Al-Qaïda à Téhéran, Abdullah Ahmad Abdullah, connu sous le nom d’Abu Muhammad al-Masri, malgré la protection du Corps des Gardiens de la Révolution iranienne et recherché par le gouvernement des États-Unis pour avoir planifié les attentats à la bombe de deux ambassades américaines en Afrique en 1998 et d’autres attaques terroristes. Téhéran a nié avoir hébergé Abdullah et a cherché à éviter les conséquences internationales pour son soutien au terrorisme.
Nicholas Rasmussen, ancien responsable du renseignement de l’administration de l’ancien président américain Barack Obama et actuel directeur exécutif du Forum mondial pour l’internet pour la lutte contre le terrorisme, a remis en question l’affirmation de l’ancien secrétaire d’État américain Mike Pompeo selon laquelle il ne se souvenait pas avoir vu d’analyse indiquant un changement significatif dans les liens de l’Iran avec Al-Qaïda en 2015. Cependant, l’opération secrète israélienne contre al-Masri a prouvé la négligence des rapports de l’ère Obama. Désormais, les États-Unis doivent agir contre cette menace croissante.