L’Iran joue au jeu de coordination des rôles entre le Hamas, le Hezbollah et le Jihad islamique
Le ministre iranien des Affaires étrangères rencontre le secrétaire général du Hezbollah et des dirigeants du Hamas et du Jihad islamique à Beyrouth avant de se rendre à Doha
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir Abdollahian, a rencontré le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, à Beyrouth, comme l’a annoncé le parti jeudi, lors de sa deuxième visite depuis le déclenchement de la guerre entre le Hamas et Israël dans la bande de Gaza assiégée.
La réunion intervient après une rencontre similaire entre Nasrallah et une délégation du Hamas, comprenant le vice-président du mouvement dans la bande de Gaza, Khalil al-Hayya, et le leader Oussama Hamdan, qui ont également rencontré Abdollahian avec le secrétaire général du Mouvement du Jihad islamique.
Les deux rencontres indiquent une coordination entre l’Iran et les composantes de l’axe de la résistance, sans qu’aucune partie ne dévoile le contenu des rencontres, à l’exception de phrases couramment utilisées, telles que « discuter des développements sur le terrain ».
Le Hezbollah a déclaré dans un communiqué que lors de la réunion, dont la date n’a pas été précisée, ils ont « passé en revue les derniers développements en Palestine, au Liban et dans la région, ainsi que les possibilités existantes concernant l’évolution des événements et les efforts déployés pour mettre fin à l’agression israélienne sur la bande de Gaza ».
L’Iran, qui constitue la pointe de lance de l’axe de la résistance, félicite le Hamas pour son attaque contre Israël, mais se distancie de la planification ou de l’intervention dans l’attaque en soutien au mouvement islamique palestinien.
Nasrallah avait précédemment annoncé dans son premier discours environ un mois après l’agression israélienne sur Gaza qu’il n’y a pas de tutelle iranienne sur les factions armées palestiniennes ni sur le Hezbollah, affirmant que la décision de l’opération Épée d’Al-Quds est une décision purement palestinienne. Il a également souligné que la décision militaire, que ce soit au Hezbollah ou au Hamas, reste entre les mains des commandants sur le terrain.
L’Iran a déclaré ne pas avoir le désir d’élargir la portée de la guerre, mais elle a menacé d’escalader si l’agression se poursuit, tandis que ses milices en Irak ont entrepris des frappes limitées visant les bases et intérêts américains dans la région. Ces attaques n’ont pas causé de pertes et n’ont pas été dérangeantes pour les États-Unis, qui ont également riposté par des frappes ayant tué cinq membres d’une milice.
Le ministre iranien s’est rendu à Doha après sa visite à Beyrouth, selon l’agence de presse iranienne « IRNA » jeudi.
Au cours de sa visite à Beyrouth, Abdollahian a rencontré des responsables libanais, ainsi que le secrétaire général du Mouvement du Jihad islamique, Ziyad al-Nakhalah, et le vice-président du Hamas, Khalil al-Hayya.
La visite du ministre iranien a précédé l’annonce du report de la mise en œuvre de l’accord de cessez-le-feu temporaire entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, censé inclure un échange de otages et de prisonniers.
L’accord aurait dû entrer en vigueur jeudi à 08h00 GMT, mais des responsables israéliens et palestiniens ont annoncé qu’il ne commencerait pas avant vendredi.
Lors d’une interview avec la chaîne Al Mayadeen mercredi, Abdollahian a mis en garde contre l’élargissement de la guerre à Gaza dans la région si le cessez-le-feu n’est pas prolongé. Il a déclaré : « Nous ne souhaitons pas élargir la guerre », ajoutant que « toute possibilité est envisageable si l’agression se poursuit ».
Au Liban, la région frontalière sud connaît une escalade des tensions militaires entre Israël et le Hezbollah depuis que le Hamas a lancé une attaque sans précédent contre Israël le 7 octobre. Israël riposte par des bombardements destructeurs et une opération terrestre dans la bande de Gaza assiégée.
Le Hezbollah mène quotidiennement des opérations contre des cibles militaires israéliennes près de la frontière, considérant cela comme un soutien à Gaza et « un soutien à sa résistance ». Israël riposte en bombardant des zones frontalières ciblant ce qu’il décrit comme des mouvements de combattants du Hezbollah et des installations militaires lui appartenant près de la frontière.
Jeudi, le Hezbollah a annoncé 11 opérations contre des sites israéliens, dont le lancement de 48 roquettes Katioucha sur une base militaire près de la ville septentrionale de Safed. Pendant ce temps, l’armée israélienne a bombardé plusieurs villes du sud du Liban, selon l’Agence nationale officielle d’information du Liban.
L’escalade a entraîné la mort de 108 personnes, principalement des combattants dans les rangs du Hezbollah, et au moins 14 civils, dont trois journalistes. Les autorités israéliennes ont signalé la mort de neuf personnes, dont trois civils.