Moyen-Orient

L’Iran enquête sur Qaani après des soupçons d’espionnage de son chef de bureau pour Israël

Des sources iraniennes confirment que le commandant de la Force Al-Qods a subi une crise cardiaque pendant son interrogatoire, nécessitant son transfert à l'hôpital.


Le système judiciaire iranien enquête sur le commandant de la Force Al-Qods, Esmail Qaani, pour des soupçons selon lesquels le directeur de son bureau aurait espionné pour Israël. Les mêmes sources indiquent que Qaani a subi une crise cardiaque durant son interrogatoire, ce qui a nécessité son hospitalisation. Ces révélations suggèrent que Téhéran craint que l’État hébreu ait réussi à infiltrer les rangs des Gardiens de la Révolution, notamment sur la scène libanaise.

Ces informations amplifient le mystère entourant le sort de Qaani, qui n’a pas été vu depuis le raid israélien sur Haret Hreik dans la banlieue sud de Beyrouth, quelques jours après l’assassinat du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, et d’une douzaine de dirigeants du groupe lors d’une des frappes les plus violentes.

Des observateurs estiment que les soupçons des autorités iraniennes concernant le recrutement du directeur de bureau de Qaani par Israël pour espionner en faveur de l’État hébreu expliquent la grande infiltration israélienne, qui a révélé les plans du Hezbollah libanais et préparé le terrain pour l’assassinat de son secrétaire général et de ses principaux dirigeants.

Les explosions des émetteurs et des dispositifs de communication utilisés par le Hezbollah, qui ont tué des dizaines de personnes et blessé des centaines, illustrent l’ampleur de la pénétration israélienne. Le secrétaire général défunt avait reconnu que le groupe avait subi un coup sévère.

L’Iran a tenté de démentir les rumeurs selon lesquelles Qaani aurait été tué lors d’une frappe aérienne qui a visé la banlieue sud de Beyrouth lors de sa dernière visite au Liban, surtout après que le silence de Téhéran a suscité l’inquiétude parmi les forces de la Force Al-Qods et le Hezbollah libanais.

La famille de Qaani avait exprimé son inquiétude quant à son sort, affirmant ne pas avoir de détails sur son état actuel ou son lieu de résidence, selon le site iranien en langue arabe « International ».

Le site britannique « Middle East Eye » a révélé dans un rapport précédent, citant des sources iraniennes et irakiennes, que Qaani avait été placé en résidence surveillée parallèlement à l’ouverture d’une enquête à son encontre.

Les mêmes sources ont indiqué que Téhéran suspectait qu’Israël ait réussi à infiltrer les Gardiens de la Révolution iraniens, notamment au Liban, ajoutant que les autorités tentaient de déterminer l’origine de cette infiltration par le biais d’une vaste enquête.

Le chercheur libanais Mohammad Ali Husseini a écrit dans une publication sur la plateforme « X » que « le chef de la Force Al-Qods est placé en résidence surveillée », rappelant ses précédentes déclarations insinuant sa collaboration avec Israël.

Un activiste iranien a publié sous le titre « scandale » que « Qaani devait assister à la réunion avec Hassan Nasrallah mais qu’il avait manqué le rendez-vous, et le secrétaire général du Hezbollah a été assassiné », suggérant ainsi une implication dans l’espionnage pour Israël. Il a ajouté que le Hezbollah considère cette enquête comme une simple guerre psychologique.

Un autre activiste a raillé en affirmant que « le chemin vers Jérusalem passe par Israël », qualifiant Qaani d' »agent ».

L’agence de presse semi-officielle iranienne Tasnim a rapporté les propos d’Ebrahim Jabari, conseiller du commandant des Gardiens de la Révolution, qui a déclaré mercredi que « Qaani se porte bien et recevra bientôt une médaille du guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei ».

Deux hauts responsables iraniens de la sécurité ont déclaré à Reuters plus tôt que Qaani, qui s’était rendu au Liban après l’assassinat du secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah dans un raid israélien le 27 septembre, n’avait pas donné signe de vie depuis l’intensification des bombardements israéliens dans le sud du Liban la semaine dernière.

Jabari a déclaré à Tasnim que « le commandant Qaani est en bonne santé et recevra prochainement la médaille de la Fath du guide suprême ».

Iraj Masjedi, adjoint au commandant de la Force Al-Qods, a démenti lundi les rapports faisant état de blessures subies par Qaani lors des frappes aériennes israéliennes intenses contre des cibles du Hezbollah dans la banlieue sud de Beyrouth.

Téhéran a nommé Qaani à la tête de la Force Al-Qods, responsable des missions militaires et de renseignement des Gardiens de la Révolution à l’étranger, après que les États-Unis ont tué son prédécesseur, Qassem Soleimani, dans une frappe de drone à Bagdad en 2020.

Dimanche, Khamenei a décoré le commandant des forces aérospatiales des Gardiens de la Révolution, Amir Ali Hajizadeh, avec la médaille de la Fath pour son rôle décisif dans l’attaque de missiles menée par Téhéran contre Israël le 1er octobre.

L’Iran décerne la médaille de la Fath depuis 1989 aux héros de guerre et aux commandants militaires et politiques, notamment ceux ayant participé à la guerre Iran-Irak qui a duré huit ans dans les années 1980.

Afficher plus

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page